Il est évident que Jean-Marc Vallée, malgré un académisme assez appuyé (bien qu'un peu marqué que d'habitude), sait filmer les paysages, les décors étant assurément l'un des gros points forts de l'œuvre. Pour le reste, j'avoue être un peu partagé. D'un côté, il serait vraiment mentir d'écrire que je me suis ennuyé, le récit et le mystère entourant les motivations autour de ce périple restant intrigantes presque jusqu'au bout. Les flashbacks sont bien intégrés, toujours au service de l'histoire car permettant systématiquement un nouvel éclairage quand à ce qui a pu se passer précédemment dans la vie de l'héroïne.
Il s'agit sans doute des meilleurs moments, même si cette traversée sauvage offre également quelques scènes fortes. De l'autre, et qui me pose vraiment problème dans mon analyse, c'est la morale. Encore cela serait un peu subtil, mais là, on a l'impression que le réalisateur veut être subtil alors qu'il ne l'est pas. Du coup, on comprend bien que notre voyageuse
s'est vraiment mal comportée dans le passé avec sa si gentille maman et que cette souffrance physique qu'elle s'impose, c'est pour purger ses « péchés », d'autant que maintenant sa gentille maman est morte...
Bon, j'exagère un peu mais à peine ! Maintenant, si cela m'a donc gêné, cela ne m'a pas non plus gâché le film, d'autant que Vallée confirme son talent pour diriger un casting : Reese Witherspoon (dans un rôle vraiment pas si facile que ça) et Laura Dern sont excellentes. Enfin, l'œuvre est discrètement bercée par le magnifique « El condor pasa » des non moins magnifiques Simon and Garfunkel, ce qui peut être difficilement un meilleur choix. Imparfait, mais plutôt séduisant.