Willow
6.9
Willow

Film de Ron Howard (1988)

Willow : la légende Ufgood. Nanar ?

Il est certains films dont l’impact qu’ils ont eu sur notre enfance rend difficile leur oubli. Et Ron Howard est un maître en la matière. Avec la réalisation de Willow d’après un scénario de Georges Lucas, il sublime l’Héroïc Fantasy à la fin des années 80 pour nous pondre un film qui aujourd’hui encore fait parler de lui.


Willow fait partie de ces films que l’on aime regarder de temps en temps. Aventure, fantasy, magie, amour, combats, méchants, monstres & merveilles …Font de Willow un film intemporel, que les gamins adoraient à l’époque, en 1988. De nos jours, il est évident que les effets spéciaux ont quelque peu vieillis, mais il subsiste une certaine nostalgie incurable dans ce film, comme quand le Troll se transforme en Hydre, que Raziel se change en chèvre ou que la main de Bavmorda se change en pierre : à chaque fois c’est une bonne tranche de rigolade !



  • HISTOIRE


Il était une fois, aux confins du monde, un mystérieux royaume peuplé de petits hommes : les Nelwyns (des nains), aimables et farouches créatures qui vivaient sous la coupe d’une race de « géants », les Daïkinis (des hommes taillés comme nous), gouvernés par la maléfique Reine Bavmorda.


Un jour, un prophète annonce la naissance d’une petite fille : Elora Danan, destinée à apporter la chute de la méchante Reine. Cette dernière demande alors, pour ne pas que la prophétie s’accomplisse, que tous les nouveaux-nés du royaume soient vus et observés par ses deux sbires principaux : sa fille Sorsha et son Général d’armée Kael. Le bébé de la prophétie porte une marque de griffure sur le bras.


Mais Elora échappe au massacre grâce au dévouement de sa nourrice, et dérive dans un panier sur les flots. Peu après, l’embarcation s’arrête sur les rivages d’un village Nelwyn où vivent fermiers et gens simples. La petite sera alors recueillie par Willow Ufgood, un paysan féru de magie, sa femme Kiaya et ses deux enfants. Mais l’enfant est un Daïkini, l’ennemi des Nelwyn, et le grand sage Aldwyn, à la suite d’une attaque, demandera à ce que l’on amène l’enfant à la croisée des chemins pour le donner à l’un des siens.


Willow part alors, accompagné de son ami Meegosh, du guerrier Vohnkar et de l’infâme préfet-promoteur de terre Burglekutt. Arrivés sur place, les Nelwyns, loin de leurs paisibles contrées, découvrent un lieu aride, froid et glauque, où la mort semble régner depuis longtemps. C’est ici qu’ils rencontreront le fougueux guerrier Madmartigan qui, enfermé dans une cage et destiné à mourir dévoré par les corbeaux, mendie de l’eau pour survivre. Il se dit être « la plus fine lame qui ait jamais vécue ». Délivré par les Nelwyns, il réussira à récupérer la petite Elora, promettant à Willow qu’il trouvera une femme pour s’en occuper. Mais il se fera peu de temps après dérober l’enfant par des petits hommes : les Brownies.


Willow ne retourne alors pas au village, décidé à comprendre ce qu’il se passe, à protéger l’enfant envers et contre tout. Avec Madmartigan, c’est une aventure démente qui les attend, où l’amitié et l’amour feront face à une guerre de pouvoir, dirigée par Bavmorda, qui est bien décidée à ne pas laisser vivre l’enfant.


Avis personnel : nul doute, nous sommes bien dans une sorte de remake du Seigneur des anneaux, où la quête de l’anneau contre le mal par les Hobbits est remplacée par la quête du bébé magique par les Nelwyns. La ressemblance est frappante, mais heureusement, l’univers de Willow est tellement bien pensé que l’on n’y prêtera pas spécialement attention durant les 2H de film. L’ambiance générale est plutôt moyenâgeuse-fantasy, avec des guerriers en armures/épées, des chevaux, des tavernes sales, pas ou peu de technologie, un univers simple et souvent campagnard dans les décors, où finalement seule la magie démarque le film d’un simple film sur le 12ème siècle.


Le film fonctionne en tous points. Les acteurs sont bons, l’histoire aussi, la trame est très sympathique, on passe dans plusieurs décors tous cohérents, la musique est excellente, on envie finalement ces aventuriers d’un temps parallèle dans une époque remplie de magie.


Quel petit garçon n’a pas eu envie d’être le jeune, marrant, et brillant guerrier Madmartigan, inarrêtable, fougueux et courageux : c’est le héros parfait. Willow quant à lui n’est pas en reste, il est loin du Frodo apeuré, prend des initiatives, se bat, il n’est pas un boulet, et comprendra rapidement sa mission en s’aidant de ses alliés pour avancer dans l’aventure. Deviendra-t-il un grand magicien à l’issue de l’aventure ?


Et Sorsha… personnellement j’étais amoureux d’elle gamin, ni plus ni moins. Aventurière, belle et combattante, elle n’hésite pas à se rebeller contre sa propre mère pour suivre sa voie.


Si le film fut un succès et reste de nos jours une légende vivante, c’est également grâce à un très bon casting.



  • CASTING


Willow Ufgood : le héros de l’aventure est interprété par Warwick Davis, un ami de Georges Lucas, que l’on retrouvera également dans des films comme Star Wars ou Harry Potter. Dans Willow, il incarne un fermier, marié deux enfants, qui rêve de devenir magicien. Malheureusement la chance ne va pas lui sourire lorsque le grand Aldwyn viendra choisir un éventuel nouvel apprenti.


Sa mission sera alors de protéger et conduire Elora Danan, le bébé Daïkini jusqu’à la croisée des chemins, où commencera sa vraie aventure, avec en premier lieu, la rencontre de Madmartigan.


Madmartigan : brillamment interprété par Val Kilmer, il est ce guerrier immortel à qui il arrive plein de merdes, mais qui s’en sort toujours, « l’increvable Jerry » du film, qui combat dans un premier temps pour ses idées et parce qu’il est neutre, puis peu à peu aux côtés de Willow, dans sa quête pour la protection d’Elora. Homme à femmes, plein de connaissance, ancien mercenaire, son vieil ami Airk Thaugbaer le rejoindra pour combattre Bavmorda et Kael.


Il s’éprendra de Sorsha, fille de la maléfique, qu’il essayera de pécho par tous les moyens. D’ailleurs dans la vraie vie, suite au film, Val Kilmer sera en couple avec Joanne Whalley avec qui il aura deux enfants.


À noter que Willow est pour Val Kilmer son second film à succès, après Top Gun.


Sorsha : c’est la fille de la Reine Bavmorda. Entrainée par les desseins de sa maléfique mère, elle cherche avec le général Kael l’enfant de la prophétie qui est censée détruire sa mère. Mais sur son chemin, la belle croisera le regard de Madmartigan, combattant désespérément à un contre 1000 pour ses idées, et tombera fatalement sous son charme. Le twist est un peu prévisible dans le film, mais on est tellement happy de les voir ensemble qu’on s’en fout, et la seule chose à laquelle on pensera sera « enfoiré de Madmartigan, j’aurais tout donné pour être à sa place… ».


Joanne Whalley, l’actrice, n’est pas trop connue pour le reste de sa carrière où finalement son autre rôle le plus connu sera pour l’interprétation de Vannozza Cattanei, dans la série les Borgias.


La Reine Bavmorda : dictatrice, dirigeante maléfique, sorcière gouvernante du monde des Daïkini, elle n’a pour unique but que l’assouvissement total du monde sous son joug. Une ancienne bataille avec Raziel qu’elle a remporté a fait d’elle le maître incontesté du monde. Elle pourchasse dans le film l’enfant-roi destiné selon la prophétie à amener sa chute. Elle enverra sa fille Sorsha et son armée de Galagorn aux confins du monde pour trouver Elora. Elle n’a confiance qu’en elle et sa fille, et pense que Raziel est bloquée sur son île depuis sa défaite, sans baguette magique, sous une forme animale.


Outre Willow et quelques films peu connus, Jean Marsh, l’actrice, sera surtout vue dans sa carrière dans des séries TV. Elle débutera en 1959, comme beaucoup d’acteurs, dans un épisode de la première saison de Twilight Zone (la Quatrière Dimension). Cette année, elle fêtera ses 80 ans, alors il est fort probable que l’on ne la revoie presque plus. Dans Willow, elle est magique, et la bataille finale contre Raziel est vraiment pas mal. On sent toute la méchanceté qui se dégage du personnage, sa puissance magique d’incantatrice maléfique et son pouvoir.


Raziel : Avant l’histoire de Willow, la Magicienne s’est fait battre par Bavmorda, qui l’a transformée en rat et isolée sur une île perdue. Elle sera retrouvée par Willow, qui cherche une aide précieuse pour combattre Bavmorda. Elle aidera Willow dans sa quête pour devenir magicien en lui apprenant à se défendre avec la baguette magique que Cherlindrea lui confiera dans les bois. Elle cherchera entre autres, et avant de combattre Bavmorda, à retrouver son apparence humaine.


Patricia Hayes, l’actrice anglaise jouant ce rôle, est décédée en 1998 à l’age de 88 ans. Elle est connue pour ses rôles dans des séries TV et dans the Neverending Story (l’Histoire sans fin).


Les personnages annexes : dans Willow, vous découvrirez également plusieurs personnages secondaires qui aident le héros ou qui tentent de l’arrêter dans sa quête.
Airk, l’ex-compagnon de Madmartigan et son armée, le Général Kael, sbire et chef de l’armée de Bavmorda, qui veut absolument récupérer Elora pour sa reine, ou encore les Brownies, des petits êtres vivants dans les bois à la manière du petit peuple et des elfes.
Ces derniers sont dirigés par la fée Cherlindrea qui aidera Willow dans sa quête, lui donnant sa baguette magique pour aider et trouver Fin-Raziel.


Deux Brownies partiront avec Madmartigan et Willow pour les aider comme ils pourront. Joyeux lurons, ils seront surtout là pour faire rire le spectateur.



  • BANDE SON


Superbe travail sur ce film de James Horner (Le nom de la rose, Titanic, Avatar etc..).
Accompagné d’un orchestre symphonique, il revisite la Symphonie n°3 de Schumann, reprend de grands thèmes de films de cape-et-d’épées des années 40 et emprunte Mir Stanke pour le thème d’Elora Danan.
La BO est une vraie petite merveille, remplie d’entrain et d’aventure, elle colle parfaitement à l’ambiance du film à chaque instant.



  • CONCLUSION


A voir et revoir...
Willow est probablement le film que j’ai le plus vu dans ma vie, et depuis 15 ans, je le regarde une fois par an, le jour de mon anniversaire. Chaque année pour moi, il marque une nouvelle ère. Si vous ne l’avez pas encore vu, foncez, c’est une vraie petite merveille des années 80.

Minouche_Odin
10
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Créée

le 17 déc. 2015

Critique lue 2K fois

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