Ree, 17 ans, n'a pas de bol dans la vie, on peut dire ça comme ça. Non seulement elle doit s'occuper de son ptit frère et de sa ptite sœur, mais en plus sa mère a cramé ses dernières durites et son père est en prison pour avoir fabriqué et dealé du crystal meth. En même temps tout le monde le fait dans leur patelin de culs-terreux aux physiques peu amènes, mais c'est son père à elle qui s'est fait gaulé.

Ça vivote comme ça peut, mais le vrai problème arrive, annoncé par le shérif local: le père a disparu après avoir donné comme caution une hypothèque sur leur baraque. S'il n'apparaît pas à la convocation au tribunal la semaine suivante, la maison est saisie.

Déterminée à se battre pour protéger les siens et le semblant d'unité familiale sous ce toit, Ree s'engage sur la pente glissante des questions pour découvrir où est son père. Déjà qu'en temps normal évoquer la vérité n'est pas chose aisée, mais là elle n'a vraiment pas l'environnement pour elle.
Parce que son environnement c'est le Missouri bien profond et bien morose où les gens se tapent dessus et s'intimident pour communiquer... À commencer par son oncle, Teardrop. Malgré son physique de gringalet, on se demande à chaque scène s'il ne va pas sortir une hache de derrière les fagots pour nous la fracasser sur la geule (ndla: pour moi, cette constante ambiguïté du personnage est l'un des points forts du film).
Bref, c'est là que Ree doit mener son combat, perdue dans des bois de désolation. De cabanons en taudis, d'intimidations en raclées, elle s'acharne toujours plus devant le mutisme inquiétant de ses dégénérés de voisins, afin de trouver une vérité salvatrice.

Véritable révélation lumineuse du film, Ree est une héroïne à la fois fragile et aux abois qui nous tient en haleine dans ce polar campagnard éprouvant. J'ai personnellement bien accroché dès le départ mais le caractère lent et rébarbatif de l'histoire risque d'en laisser plus d'un sur le bord de la route.
pbdh
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le 3 mars 2011

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pbdh

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