Wolfen, c'est typiquement le genre de film que j'aurais adoré encenser. Etant un adorateur du mythe de la lycanthropie au cinéma, il n'y a pas encore, à mon sens, d’œuvres qui ont marqué profondément le genre. The Howling et An American Werefolf in London, souvent considérés comme les fers de lance de ce cinéma, m'ont paru inégales bien qu'ayant des qualités cinématographiques indéniables.


Commençons par le gros point noir du film de Michael Wadleigh, sa narration. On espère que le thème de lycanthropie allait être introduit dès le début, et bien non, il faut attendre 45 minutes pour envisager que les protagonistes ont affaire à une créature inhumaine. Cette révélation bien trop tardive n'est pas aidée par une enquête policière inintéressante au possible avec en toile de fond un conflit terroriste. Le hic, c'est que le spectateur avant de visionner le film sait à quoi s'en tenir. L'affiche et le synopsis sont suffisamment explicites pour deviner l'entité maléfique de l'histoire. Le film joue inutilement sur ce suspense via une investigation politiquo-social avec l'enquêteur, joué par Albert Finney et la psychologue jouée par Diane Venora qui pensent qu'ils ont affaire à soit des terroristes soit à un homme mutant !


Passons à la caractérisation des personnages. Albert Finney joue le rôle d'un flic mis au placard car ayant un comportement imprévisible pour ses supérieurs et un fâcheux problème d’alcoolisme. Son background est mal exploité et on ne sait jamais vraiment quelles sont ses motivations. Il en résulte un personnage beaucoup trop désincarné et antipathique. Cette absence de relief se propage également sur les seconds couteaux, en particulier le médecin légiste. Enquêteur et sniper à ses heures perdues, ce dernier est un simple élément comique, il agace avec un humour bas du front et ne fait pas avancer l'intrigue.


La mise en scène et le montage m'ont également paru maladroit. J'ai appris avec peu d'étonnement, que le film a été charcuté par les exécutifs de la Warner. Cela s'en ressent énormément notamment sur la spatialisation des éléments. Quand je parle de gestion de l'espace, je pense toujours à Die Hard tant ce dernier est un modèle dans ce domaine. Ici, on a l'impression que le montage a été réalisé au gré du bon sens. Si bien que d'une scène à une autre, on a du mal à savoir où les personnages se situent. Le dernier acte est symptomatique de ce problème.


Pourtant cela commençait sous de bons hospices avec un prologue bénéficiant d'une atmosphère anxiogène vraiment réussie. Je salue également la réappropriation du thème de la lycanthropie pour le faire dialoguer avec la disparition du peuple indien. Une excellente trouvaille !


Mais tout cela ne justifie pas le statut "culte" que le film se trimbale depuis quelques années tant celui-ci se montre maladroit dans ses intentions et plat d'un point de vue cinématographique.

niroux_houblon
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le 8 janv. 2020

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