Wolverine - Le combat de l'immortel par cloneweb
La gestation de Wolverine le Combat de l’Immortel aura été longue. Le film a été annoncé il y a près de quatre ans alors que l’affreuse version « origine du personnage » par Gavin Hood sortait sur les écrans. Rapidement, Jackman, définitivement attaché au personnage a évoqué son envie de faire un film sur l’arc narratif japonais bien connu des lecteurs du comic. Darren Aronofsky fut un temps attaché au projet mais il jettera l’éponge en 2011 évoquant l’éloignement familial. C’est donc James « Copland » Mangold, récemment auteur de divertissements de qualité comme Night and Day et 3h10 A Yuma qui s’y est collé.
Mais il choisit de ne pas faire la suite directe du précédent film, qui se terminait pourtant au Pays du Soleil Levant, préférant s’attaquer au personnage de Logan post X-Men 3.
Et il faut bien admettre que James Mangold, avec toute la pression qu’il a dû avoir sur les épaules, s’en sort honorablement et nous livre un film réussi.
On commence donc, comme prévu, au Japon. Mais plus précisément à Nagasaki le 9 août 1945 un peu avant 11h du matin. Logan est au fond d’un trou pour une obscure raison et a juste le temps de sauver un soldat japonais de l’explosion nucléaire. On revient alors à la chronologie normale, soit après les évènements de X-Men 3 et la mort de Phoenix. Logan a abandonné l’école de Xavier et vit dans une grotte, cheveux longs et barbe, le plus loin possible de la civilisation, rongé de l’intérieur pour avoir tué celle qu’il aimait. Après une bagarre où il montrera que derrière l’ours se cache encore un héros, il va se faire embarquer dans un voyage au Japon, à la demande du soldat qu’il a sauvé 60 ans plus tôt et qui est sur son lit de mort.
Le film démarre donc sur une excellente introduction qui pose les bases de cette nouvelle intrigue et nous fait comprendre que le film est vraiment centré sur Wolverine et que les mutants n’y seront qu’en nombre limité. Hugh Jackman aime son personnage et le prouve dans une interprétation à la hauteur et le reste du casting fait son boulot correctement. Comme annoncé, Famke Janssen est bien présente à plusieurs reprises mais il est étonnant de voir que Mangold l’a cantonnée à des scènes allongées et en nuisette.
Au Japon, le soldat devenu un puissant homme d’affaire va offrir à Logan la possibilité de redevenir enfin mortel. Le mutant va refuser mais au décès de son ami, suite à une attaque de yakuzas, il va se rendre compte qu’il l’est devenu. S’ensuit alors une longue course poursuite dont la bande annonce dévoilait quelques moments dont une scène sur le toit d’un train où le héros est désormais sensible aux attaques. Évidemment, la mortalité n’enlève pas à Logan ses facultés au combat (ni ses griffes). Il devait déjà supporter la douleur, il devra désormais vivre avec elle et ses conséquences. Le personnage n’en est pas changé pour autant, il évolue.
James Mangold a voulu raconter l’histoire d’un homme qui redevient vivant tout en étant désormais un simple mortel, chose qu’il fait avec beaucoup d’humilité se focalisant sur son héros et le faisant avancer au rythme des péripéties sans jamais chercher à faire dans l’esbrouffe, le too much et sans vouloir rivaliser avec la franchise « de base ». Et, oui, Wolverine est un héros, un vrai qui ira jusqu’au bout des choses dans un unique but : protéger la jeune et jolie Mariko.
Après près d’une heure trente d’action qui se suit sans déplaisir, le film bascule malheureusement dans une grande scène finale mal branlée, rocambolesque et qui anéantit certaines des enjeux mis en place. On finit par se demander où voulait vraiment en venir le réalisateur. Si l’action reste aussi propre et lisible que dans le reste du film, le spectateur décroche et c’est bien dommage tant les actes précédents s’étaient révélés être fortement sympathiques à regarder. Ajoutez à cela quelques petites incohérences à droite et à gauche (le train de la fameuse scène semble être fait en papier) et une pression certaine sur les épaules du metteur en scène.
On sent en effet le poids de la Fox sur Mangold, qui nous avait vendu un western crépusculaire au Japon et dont l’argument ne fait qu’apparaitre en filigrane. De la même manière, on sent l’envie d’évoquer les traditions de cet incroyable pays qu’est le Japon mais ça ne donne finalement pas grand chose.
Petit blockbuster estival sans aucune prétention, Wolverine Le Combat de l’Immortel est un film de super héros qui se tient, avec un Hugh Jackman en grande forme. Pas sûr qu’il parvienne à trouver sa place dans un planning ras la gueule de grosses productions mais c’est un amuse-bouche intéressant en attendant le fameux plat de résistance que Bryan Singer prépare pour 2014.