Benedikt Erlingsson s'est révélé avec le très étonnant Des chevaux et des hommes. Une production typique du cinéma islandais avec une large place faite à l'absurde et au loufoque, saupoudrée d'humour noir. Son nouveau film, Woman at War, qui a fait le buzz à Cannes, s'il contient les mêmes ingrédients, dans une moindre mesure, est nettement plus carré, totalement investi pour la cause écologiste (le cinéaste est un militant patenté) et qui s'aventure dans le registre du thriller environnemental avec une énergie non négligeable. Le portrait de son héroïne, activiste mais aussi femme sur le point d'adopter une petite orpheline ukrainienne, est fouillé avec une mise en scène très efficace, notamment dans les scènes d'action, avec un dispositif original où un trio musical vient ponctuer les scènes en s'invitant physiquement dans différents lieux. Ce que l'on peut cependant reprocher au film est de prendre plus ou moins en otage le spectateur en lui dictant ses réactions, forcément en empathie avec sa protagoniste principale, malgré les objections que l'on serait en droit d'émettre quant à la façon spectaculaire qu'elle a d'agir. Woman at War est d'une redoutable efficience mais ne laisse malgré tout pas suffisamment de temps à la réflexion.

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le 1 juil. 2018

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