Au-delà des différences

Wonder est véritablement mon coup de coeur de cette fin d'année. Le film réunit un casting que j'apprécie sur papier et l'histoire me semblait intéressante même si je pouvais craindre qu'on ne tombe dans le mélo facile. Vous pensez bien qu'un petit garçon différent des êtres qui n'a jamais eu l'occasion d'aller à l'école jusqu'à ce que sa mère lui oblige, il y avait de quoi craindre qu'on refasse pleurer les chaumières. Surtout que le gamin a des malformations au visage de naissance.

Mais Wonder est un film ultra positif, drôle, touchant, émouvant et qui parvient en permanence à trouver le juste équilibre dans les émotions. Je trouve que les scénaristes sont parvenus à ne jamais trop en faire et à délivrer finalement des messages positifs tout au long du film, tout au long de la différence du jeune garçon, de la difficulté des parents face à cette différence.

L'oeuvre va plus loin car si Auggie est bien le personnage principal, qui centralise toutes les attentions de sa famille, le film a le chic de nous présenter aussi la soeur, "normale", qui se sent par moment délaissée, qui accepte une vie où elle est bien malgré elle et finalement bien malgré ses parents, mise à l'écart.

Le film n'oublie jamais les seconds rôles, dans leur ensemble. Chaque personnage à un rôle important à jouer dans le développement d'Auggie mais aussi dans leur propre développement personnel. Différents points de vue, toujours à hauteur d'enfant ou d'adolescent, sont adoptés pour faire face au personnage d'Auggie. Il y aussi dans le film des relents de Stand By Me, de Ça, dans ses histoires d'enfants et d'amitié qui se créent entre eux. Je ne reste jamais insensible face à ce genre de démarche.

En terme de réalisation, Stephen Chbosky réussit un boulot plus que correct, lui aussi toujours dans une justesse. Certainement une des plus belles réussites en terme d'émotion et d'humanité qu'est ce film, avec une Julia Roberts toujours aussi naturelle face à une caméra et un Owen Wilson fidèle lui-même.