Woodstock
7.9
Woodstock

Documentaire de Michael Wadleigh (1970)

J’ai fait un rêve bizarre il y a quelque mois et ce rêve concernait Woodstock. Dans ce rêve il y avait une grande table. Une table en chaîne massif, imposante, ovale, sans une rayure avec une vingtaine d’imposants fauteuils autour, un petit Niki de Saint Phalle posé au milieu et qui ferait pâlir de jalousie n’importe quel conseil d’administration du CAC40. Je suis assis dans un des fauteuils, entouré d’une demi-douzaine de personnes. Un homme ressemblant étrangement au père Fouras prend la parole et annonce que la machine à remonter le temps est prête, mais qu’un seul voyage est possible. Seul le voyageur qui a la cause la plus noble pourra utiliser la machine.


Le premier à prendre la parole se lève et annonce qu’il utiliserait la machine à remonter dans le temps pour assassiner Hitler sur un champ de bataille de la Première Guerre mondiale et ainsi empêcher la Seconde Guerre mondiale et la Solution finale afin de sauver des millions d’êtres humains.


Un autre personnage prend la parole et proclame qu’il attendrait que nos imminents chercheurs trouvent un remède contre le VIH et qu’ensuite il utiliserait la machine pour retourner dans les années 80 et offrir à l’humanité ce remède.


La tension monte, lui aussi veut sauver des millions de personnes et faire un don de ce voyage à l’humanité. Je commence à transpirer car mon tour arrive. Je me lève, toussote et annonce que je remonterais le temps jusqu’à l’été 1969 pour être présent le 15 août au festival de Woodstock. Silence. Puis c’est l’explosion :
Mais c’est honteux !
Qui a invité ce jeune effronté !
Égoïste !
Scélérat !
A mort !


Je tente de me faire entendre. De leur expliquer que je veux voir ce festival. Je veux voir les mythes que sont Santana, Canned Heat, Janis Joplin, Jefferson Airplane, The Who, Joe Cocker, The Band, Jimi Hendrix et les autres. Mon rêve est d’être ce jeune qui monte sur scène lors de la chanson A change is gonna come de Canned heat (https://www.youtube.com/watch?v=3doBiU6nN0k) qui enlace l’ours et lui pique une clope. Je veux être dans la foule lors des premiers accords de Santana dans Soul Sacrifice (https://www.youtube.com/watch?v=AqZceAQSJvc) ou lors du morceau d’Hendrix, The Star Spangled Banner (https://www.youtube.com/watch?v=sjzZh6-h9fM), qui démolit l’hymne américain pour la confronter à l’horreur de la guerre et aux bruits des bombardements. Ce morceau qui est la plus belle image de cette contre-culture qui veut s’affranchir du comportement de leurs ainés. Et puis avec toute la haine et le désespoir des années 30, de toute manière tuer Hitler n’aurait pas forcément empêché la guerre et le génocide de millions de juifs. Et puis le remède contre le VIH, on peut toujours l’attendre, les plus grands chercheurs y travaillent depuis 20 ans. Alors à quoi bon parier sur des évènements hypothétiques. Moi je veux voir quelque chose de concret et emmener le maximum de potes jusqu’à ce que l’on soit serré comme des sardines dans cette machine.


L'homme qui voulait tuer Hitler, et qui ressemble étrangement à Finkielkraut, tente de m’attraper en me traitant de nazi. Je m’échappe de la pièce, cours dans un couloir interminable. Je me retourne pour voir l’assemblée armée de fourches, de piques et de torches me poursuivre en hurlant des obscénités. J’entre dans une vaste salle ; La machine à remonter le temps est là. Je monte dedans, appuie sur un bouton. BOUM! Je me réveille dans mon lit en sueur.


Ça m’apprendra à me taper une grosse plâtrée de Chili con carne à 22h.


Je n’irai jamais à Woodstock, même pas en rêve…

Vincent-Ruozzi
9
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le 17 juin 2015

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Vincent Ruozzi

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