A lire les notes de ce film et après l'avoir revu pour être sûr, je pense qu'il souffre d'un malentendu. Il est jugé par rapport aux principes du film de zombies établis par Romero, et comme il les oublie tous et que ce n'est pas une parodie comme l'excellent Shaun of the Dead avec Simon Pegg, il est forcément jugé mauvais.
Maintenant essayons d'oublier les anciens codes et prenons ce film pour ce qu'il est: une tentative pour proposer le premier film de ZZ destiné au grand public (interdit aux moins de12 ans quand même sur TF1, mais diffusé en Prime time!). Donc on a un blockbuster au thème inédit avec un héros (un peu trop?) omniprésent, avec un scénario forcément invraisemblable puisqu'on part de l'apparition des zombies et qu'on a une fin (même ouverte). Pour moi le pari est plutôt réussi.
Alors bien sûr, toutes nos habitudes sont bousculées: pas de gore mais du hors champ ou des plans très brefs (donc illisibles sauf à faire pause avec une télécommande). C'est parfois pénible mais inévitable si on veut que ce soit grand public.
Les zombies sont remarquablement rendus parce qu'ils se déplacent à grande vitesse, comme une lame de fond qui balaierait l'humanité. Ils m'ont fait penser à des colonies de fourmis dans une scène visuellement très impressionnante à Jérusalem.
Et puis il y a Brad Pitt. Tout le scénario repose en fait sur lui, ce qui est à la fois une force (parce qu'il est bon) et une faiblesse parce qu'il en fait vraiment trop:enquêteur, bricoleur, psychologue, combattant, médecin, scientifique, chanceux comme ce n'est pas permis ... Admettons que c'était nécessaire pour boucler le film en 2 heures, mais quand même.
Au final, ça passe parce que la tentative a le mérite de l'originalité (Ben oui, 28 jours plus tard, c'était après l'apocalypse zombie, pas au début) malgré des défauts inhérents au genre et l'abandon des codes habituels (on est loin des longues discussions philosophiques de la série The walking dead ou du désespoir ironique des héros de Romero).
Alors redonnons sa chance au produit en oubliant les ellipses du scénario. Après tout, le début laisse entendre que l'épidémie n'est que le reflet des soubresauts de la nature, l'équivalent de la grippe espagnole de 1918. Un siècle plus tard, s'agirait il d'une fable écolo sur la revanche de notre environnement? Quand on voit l'astucieuse hypothèse finale, on a une belle métaphore sur l'inversion des rôles. Vous voyez qu'on peut même trouver matière à réflexion dans ce blockbuster ...

Serval1
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le 2 déc. 2018

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Serval1

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