Dès le départ – je le sens ! – des précisions sur ma note s’imposent...
On peut aisément assimiler une note de 9/10 à la notion de « chef d’œuvre », de quoi en surprendre plus d’un qui se risquerait à voir ce « Wrong Cops » en espérant y trouver le nouveau « Citizen Kane » ou « 2001 ».


Suis-je en train de vous dire que je mets 9/10 à ce film sans le considérer comme un chef d’œuvre ?
Oh que non ! Bien au contraire : je vénère ce film et je le considère comme l’une des plus belles pépites que j’ai pu voir au cinéma ces dernières années.
La vraie question c’est de savoir ce qu’on attend vraiment d’un film quand on parle de pareilles classifications...


Moi, personnellement, j’attends ma claque.
J’attends qu’on me surprenne.
J’attends qu’on m’emmène là où on ne m’avait encore jamais amené.
Pour moi, Quentin Dupieux avait déjà ce potentiel dans ses précédents films. Il avait son regard, son univers, sa cohérence dans l’absurdité...
Manque de pot, qu’il s’agisse de « Rubber » ou de « Wrong », jamais je ne m’étais pleinement enflammé pour un de ses films car je perdais le fil en cours de route.


Trop déstructuré, trop barré, parfois déséquilibre, l’absurde basculait trop vite dans la gratuité et, malheureusement, je m’ennuyais car je ne voyais pas de parcours dans ses histoires.
Là, avec « Wrong Cops », je trouve que l’ami Dupieux a enfin su trouver une alchimie qui tienne la route jusqu’à la fin.
C’est tout ce que je demandais...
Je demandais juste à ce mec d’être capable de me faire triper tout le long de son film dans sa remarquable démarche ; dans sa capacité à rester en permanence en équilibre entre le sens et l’absurde.
Me concernant « Wrong Cops » y est parvenu.
Peut-être moins barré, mais au final bien plus équilibré et surtout enfin structuré dans son délire.
Pour moi, avec ce film, Quentin Dupieux est arrivé là où je n’osais plus l’espérer.


Alors chef d’œuvre ?
Eh bah pour moi ça ne fait aucun doute.
Voilà l’œuvre d’un gars qui, depuis plusieurs films, cherche à ajuster son regard porté sur le monde afin que, nous, spectateurs, on puisse le partager et en profiter.
Quel que soit le sujet, quel que soit le résultat, quelle que soit la nature de l’ambition, pour moi, la nature de l’artiste elle est dans ce type de démarche.


Moi, j’adore suivre des parcours comme celui-ci.
Quand ils sont bien personnels et qu’ils envoûtent justement parce qu’ils sont uniques.
Alors peut-être qu’on sera plus facilement sensible à l’esprit de son « Wrong Cops » si on a déjà été sensibilisé auparavant à la trajectoire du bonhomme, mais au final moi je ne retiens que l’essentiel.
Ça a fait son effet sur moi.
Ça m’a fait tout ce que j’attends aujourd’hui du cinéma.
Et rien que pour ça, je dis « tant pis pour les autres et tant mieux pour ma pomme ».
Merci Quentin Dupieux. Je t’aime...

Créée

le 1 oct. 2017

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