X-Men par Diego290288

Le premier X-Men a fait figure pionnier en matière de film de super –héros : en effet, les exécutifs de la Marvel et de la Fox, dans une volonté de ne pas gâcher le potentiel de leur bébé et conscient qu'une horde de fans les attendaient au tournant avec cric et machettes, ont décidé de confier leur l'adaptation à un réalisateur fan de la BD mais guère familier des blockbusters.
C'est ainsi que l'excellent Brian Singer (Usual Suspects, un Elève Doué) s'est retrouvé au commande d'une grosse production bien loin de ses œuvres habituelles comme après lui, Sam Raimi, Chris Nolan et plus récemment Kenneth Brannagh.

Le pari s'est révélé gagnant sur (presque) tous les plans et si X-Men a pris un coup de vieux (surtout au niveau des effets spéciaux, normal le film a 10 ans !) il n'en demeure pas moins au dessus des Iron Man 2, 4 fantastiques ou de sa lamentable préquelle Wolverine.
En effet, Singer s'y révèle plutôt doué en matière d'action et même si son degré de maîtrise dans ce domaine apparaîtra plus élevé sur X-Men 2, il compense la relative mollesse des scènes d'action par une utilisation judicieuse des pouvoirs des mutants et par une grande place accordée à l'émotion (la séquence finale entre Wolverine et Rogue illustre parfaitement cela).
Ainsi, la grande force d'X-Men réside dans son scénario, véritable plaidoyer en faveur de la tolérance au même titre que le comic et dans l'écriture des personnages dont on regrettera seulement qu'elle en sacrifie certains (chez les Bad Guys : Le Crapaud, Sabretooh réduit au rôle de simple exécutants, chez les X-Men : Cyclope et Tornade font plus de la figuration qu'autre chose).
Il y a dans X-Men une sensibilité qu'on a rarement vue dans un film de super-héros à l'image de cette scène d'ouverture puissante qui illustre le trauma de Magnéto.

Au final, on n'ira pas jusqu'à dire que X-Men est un métrage intimiste mais le soin accordé aux personnages et au script rappelle que Singer était alors un véritable auteur (comprenez par là, un réalisateur avec un réel point de vue) avant les très moyens Superman Returns et Walkyrie. Il est d'ailleurs amusant de constater à quel point, il s'est lâché sur la suite, bien plus bourrine (malgré un twist final inattendu) et dont les scènes d'action restent encore aujourd'hui une référence.
X-Men fait donc figure de précurseur de la vague de films de super-héros qui arriveront par la suite même si il demeure un cran en dessous du génial Spiderman qui imposa des standards qualitatifs plus élevés.