Second Class

Ne flairant pas le bon cru pour ce troisième opus de la nouvelle trilogie je dois dire que j’ai été tout de même assez agréablement surpris, à vrai dire en y repensant mis à part X-Men 3 et sans compter les spin-off Wolverine que je n’ai pas vu j’ai toujours apprécié les films tirés de cet univers donc dans un sens ce n’est pas si surprenant, je craignais surtout le gros surplus d’action indigeste propre désormais aux diverses productions SH estampillé Marvel ou DC, celui qui allait trop en faire pour retomber dans le rang. Mais contrairement aux Avengers par exemple ce que j’aime chez X-Men ce sont les personnages, traités avec plus de légèreté, connivence et intimité, en plus d’une échelle de temps pour suivre leurs premiers pas, on assimile toute l’entièreté des principaux héros, les rendant du coup plus attachants.

Dans ce Apocalypse le scénario ne montre pas autant d’idées que dans Days of the Future Past, c’est plus manichéen, on a la figure du gros méchant tout puissant qui veut détruire et rebâtir le monde avec toute la symbolique mythologique qui va avec, on sait sans trop de mal comment tout ça va se terminer. En fait j’ai vu ce film comme une sorte de seconde version de First Class (un Second Class donc :-S) qui suivrait les débuts des héros des premiers films de Singer comme Jean, Cyclope, Tornade ou Diablo sous la baguette de Charles Xavier, bien que ça ne soit pas forcément axé sur leur apprentissage sachant qu’ils ont déjà de sérieux acquis, Magneto lui reste au milieu face à son propre drame pour faire un choix. Les deux premiers tiers de l’histoire sont plutôt bons, on est clairement dans du divertissement épuré d’enjeux faussement complexes se cherchant une légitimité, chaque élément trouve sa place dans le déroulement de l’histoire, même si du côté du clan de l’Apocalypse la distribution des cavaliers se fait vraiment à la hâte, ça manque surtout d’une scène marquante entre le Super-mutant et Magneto. Le climax étant encore une fois offert à Quicksilver pour une séquence géniale, sans doute la meilleure de l’année au niveau des blockbusters SH, j’imagine que certains dirons que c’est une redite de DOTFP sonnant plus comme un gimmick, mais quand c’est aussi bon on peut se permettre d’en reprendre une cuillère non ?

Je dirais que les problèmes arrivent dans ce dernier tiers du film, durant l’affrontement, ça commence avec le cameo de Wolverine qui ne sert pas à grand chose mis à part peut être pour effacer une quelconque incohérence vis à vis de ce que lui dit Jean (je ne sais pas, je ne sais plus), c’est totalement fan service, tous les décors sont aspirés dans un flot de destruction numérique enlevant tout impact au sol, les personnages du film semblent au final être seuls au monde, donc idéologiquement égoïste et sans dramaturgie humaine. Magneto passe d’une minute à l’autre au second plan (pour ne pas dire qu’il devient complètement inutile), assujetti à son nouveau master, les combats se désamorcent toujours de la même manière, Mystique qu’on nous vendait comme l’élément principal n’est qu’une héroïne parmi les héros, même si elle est désormais affublée d’un statut de leader pour la nouvelle génération, ça ne se voit pas dirons nous. C’est bien Jean Grey qui est la plus au centre des débats et qui a un rôle déterminant à jouer, celle qui était considérée comme la mutante la plus puissante de l’univers X-Men se découvre pour se déchainer, nul doute qu’elle aura une place plus important dans une hypothétique suitée la saga, Sophie Turner est d’ailleurs mon coup de coeur du film, avec Evan Peters que j’aime beaucoup, je me demande d’ailleurs comment cet acteur peut être encore autant snobé par Hollywood.

Donc voilà Apocalypse n’est pas la catastrophe que je craignais, juste un peu décevant par rapport aux deux autres volets de la nouvelle trilogie, les enjeux sont en définitive bâclés et la lutte entre les deux clans sans grand retentissement, cependant c’est un divertissement qui tient un minimum la route pour passer un bon moment, qui ne se prend pas pour ce qu’il n’est pas, plus axé sur les ex-nouveaux arrivants que j’ai tout de même envie de revoir dans quelque chose de plus fourni.

5,5/10