L'intime relation de la girouette et du vent

Par définition, la girouette s'en va pointer dans le sens du vent. Là où le vent souffle, la girouette va, là où la girouette va, c'est que le vent souffle. La girouette et le vent, ça va ensemble, c'est tout. C'est un peu comme la purée et les saucisses. L'un sans l'autre, ça perd son sens, ça ne va pas.


Magneto, comme toute girouette qui se respecte, s'en va fissa où le vent va. Sauf que Magneto la girouette, au lieu de ressembler à un coq, à un chat ou à tient pourquoi pas même une chouette sorcière sur son balaie, est une belle girouette bien bâtie avec de jolis yeux bleus tout humide d'émotions. De jolis yeux bleus tout humide d'émotions quand il voit sa femme, quand il parle à sa fille, quand il est en colère, quand il est tiraillé, quand il se venge, quand il réfléchit ou quand il prend des décisions, il doit même les avoir bleu humide quand il choisit ses côtés d'agneaux chez le boucher de la place du marché ou alors quand il prend sa douche à la piscine dans son jolie Speedo jaune cœur de marguerite et alors parfois même en dessous de ses jolis yeux bleus tout humide d'émotions, il a une belle armure rouge bordeaux aubergine et parfois même encore au-dessus de ses jolis yeux bleus tout humide d'émotions, il a un casque rouge bordeaux aubergine tout assorti.


Et Magneto la girouette s'en va voler dans tous les sens, là où l'emporte le vent, par ce que c’est ce que la girouette fait, elle va où le vent va, je vous le rappelle, avec tous sa clique métallique, sa hargne ferrailleuse et sa rage métallurgique, autour d'un super méchant de livre pour enfant, très large et tout violet violettes au milieu des champs par un dimanche orageux, avec une voie de méchant de dessin-animés Disney à faire tressaillir de peur blanche neige et les sept nains réunis ensemble dans la maison des trois petits cochons pendant une apocalypse de jeu-vidéo des années 80 illuminée par les longues jambes bleues latex de Mystique et l’innocente fougue rousse, la pâleur nacrée incandescente de Jean, parce que dit-donc, bon sang et boule-de-gomme, cette fois, sa vente pas mal chez les X-Men.


Et au milieu de tous ses revirements de positions, Magneto la girouette à un fils qu'il ne connaît pas, un fils qu'il ne sait pas qu'il a, un fils de girouette qui, lui, file toujours dans la même direction, peu-importe la direction du vent. Tempête, tornade ou ouragan, lui, il s'en fout pas mal, il file tout le temps bien droit. Même qu'il file super-vite, tellement vite que tout s'arrête autour de lui pour flotter lentement dans les airs et que sa donne une scène où il sauve tout le monde en faisant des bisous imaginaires, en jouant aux fléchettes et en prenant une petite gorgée de soda au milieu des flames, du bois et du verre qui volent au ralentit autour de lui. Lunettes et cheveux blancs. Facile. Il l'avait bien déjà fait la dernière fois mais ça fait toujours son petit effet, la surprise en moins. La troisième fois, il faudra quand même trouver autre chose, parce que le réchauffé de scène, c’est comme les patates aux micro-ondes, ça perd de sa saveur. Surtout que cette fois-ci, c'est quand même pas loin d'être le seul passage digne d'intérêt au milieu du vent qui souffle et de la girouette Magneto qui tournicote dans tous les sens, et ça fait plutôt léger. Surtout sur 2H30.


Finalement le vent finit par s'arrêter de souffler, il faut bien le finir ce film, après-tout, me direz-vous et me diriez-vous juste, et par relation de cause à effet, selon la nature même de la girouette et de sa relation unidimensionnelle avec le vent, la girouette Magneto finit par arrêter ses retournements indécents, excusez-moi, erreur de frappe, inconscient ou subconscient, je voulais dire incessants.


Alors les X-Men gagnent.


Ciel bleu et reconstruction, sourires blancs et accolades, la girouette peut s'en aller gaiement en sifflotant les mains dans les poches dans une dernière petite blague nonchalante balancée à son vieux pote le professeur Xavier qui ricoche sur son joli crâne chauve comme un galet sur un rocher au bord de la mer par un samedi ensoleillé de fin de vacances d’été.


Enfin jusqu'à la prochaine tempête, la girouette Magneto pourra alors reprendre sa course folle et s'en aller repartir voguer dans tous les camps avec tous ses jolis métaux.

Clode
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le 20 mai 2016

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