Dark Phoenix n'était pas attendu. Pas du tout. Pas du tout du tout, sauf par moi apparemment, presque plus hypé par celui-ci que par Avengers Endgame. Car oui la saga X-Men, aussi imparfaite soit-elle m'a toujours plus transporté et touché que celle d'Avengers. Plus humaine, plus historique, sur trois générations d'acteurs, vingt années d'existence, elle a réussit quasi à chaque fois à faire mouche et à me donner ce petit quelque chose que Marvel Studio sera incapable de me procurer. La fin d'une époque car oui Dark Phoenix est bien le chant du cygne de la saga, son adieu, adieu ce cast 4 étoiles avec Fassbender et McAvoy en tête d'affiche même si Sophie Turner ne démérite pas, adieu à ces films remplis d'intentions, d'identités, d'idées créatives, de prises de risques et j'en passe. Adieu à tout cela, X-Men n'est cependant pas mort, elle va ressusciter, mais sans doute à la sauce Disney...bref place à la critique.


Le film a prit le choix risqué de reprendre l'arc narratif autour de Jean Grey, sans doute pour coller à l'émancipation de la femme (cool) et à ce mouvement féministe extrémiste (moins cool) un peu envahissant dans les salles obscures, à coup d'allusions forcées ou de petits tacles souvent mal pensés, maladroits, génants...Bref, Jean Grey, suite à une mission de sauvetage dans l'espace se fait infecter par une entité cosmique surpuissante et finit par perdre les pédales. Xavier, dont les méthodes sont remises en question par certains membres de son équipe devenue extrêmement populaire auprès de la population, va essayer de la ramener au bercail. Pendant ce temps, une race extra-terrestre à la recherche d'une nouvelle planète va tenter d'envahir la terre et de prendre possession des nouveaux pouvoirs de Jean qui est à présent seule au monde...
Outre le côté SF assez surprenant pour un film x-men à coup d'aliens, j'ai trouvé le scénario malheureusement assez maladroit, notamment et sans surprise à cause des incohérences et oublis faits avec Apocalypse. En effet comment Jean Grey peut-elle utiliser son pouvoir de phoenix dans Apo si elle a été infecté quelques années plus tard ? Pourquoi Quicksilver disparait du scénario alors que ce personnage devait se confier à Magnéto, son père ? Bref, ne cherchez pas dans les grandes lignes directives les qualités de Dark Phoenix car c'est clairement dans son ambiance visuelle et sonore, son rythme, sa psychologie des personnages que le film tire son épingle du jeu. Commençons d'abord par évoquer la BO de Hanz Zimmer juste envoutante et étrange qui retranscrit parfaitement cette atmosphère de fin de saga, bercé de SF, d'invasion extra-terrestres avec parfois des résurgence de ce qu'il avait fait pour Interstellar et Blade Runner. Pour ce qui est de la réalisation et habillage visuel, pour un premier film, Kingberg réussi le pari de rendre le tout intéressant, avec des plans centrés sur le visage des personnages et quelques enchainement de scènes très parlantes en terme de symboles qui approfondissent encore les personnages même si l'on ne va pas se mentir, on est à des années lumières de Singer, père de la saga. Les scènes d'actions sont très dynamiques et plusieurs idées innovantes afin de mettre en avant les pouvoirs des personnages que l'on connait maintenant par coeur sont mises en oeuvre, je pense à la scène où Magnéto se fait rooster, ainsi que Xavier...impressionnantes de cruauté. Dans l'ensemble celles ci s'accompagnent aussi d'effets spéciaux assez incroyables bien que l'on sente que le budget et l'ambition sont moindres. On est donc bien ici dans un film qui ne peut se permettre d'en mettre totalement plein la vue mais qui compense par une ambiance presque "Loganesque", assez lente, crépusculaire et une volonté de développer la psyché de ses protagonistes. Xavier sera blamé, Magnéto continuera ses pirouettes mais avec un magnétisme toujours aussi puissant, l'acteur est au passage incroyable dans ce film, Jean va tout remettre en question et affronter ses démons, Mystic se rebelle (et est très énervante soit dit en passant), Hank devra dire adieu, même des personnages secondaires comme Scott (toujours aussi peu charimatique cependant) aura des fulgurances et enfin Nightcrawler aura le droit à une scène d'anthologie où il massacre à la chaîne, lui pourtant si pacifiste. Il est juste dommage que les méchants du film n'ont pas bénéficié de ce traitement. Jessica Chastain campe donc une alien froide, "blonde platine", sans pitié et sans consistance, qui avec son peuple de 20 pleupleus partage une motivation en carton...Cette fausse note est responsable d'au moins 2 points retiré à la note finale et l'on en vient à regretter Oscar Isaak même s'il n'était pas 100% crédible dans son rôle d'Apocalypse.


En bref, un bon épisode de la saga, pas le meilleur, qui arrive à clôturer l'ère de la fox de manière satisfaisante, en rajoutant encore une dimension aux personnages, l'ambiance générale du film, son rythme jouant pour beaucoup. Très sérieux, très sombre, presque sans aucun humour, hormis cette bonne "vanne" de Jennifer Lawrence qui décidemment aura été l'un des gros points faibles du casting, voire de la prélogie "On devrait nous appeler les X-Women, parce que ce sont les filles qui sauvent les hommes dans cette équipe", c'était nul, forcé, ça m'a fait lever les yeux...où es-tu Wonder Woman ??

uther
6
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le 7 juin 2019

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