Les jours du passé à venir
Commençons cette critique par une confession intime : je n'attendais pas grand-chose de X-Men DoFP, les histoires de voyage dans le temps m'effrayant plus qu'autre chose, surtout dans le cadre d'une adaptation de comics. Les deux seules raisons pour lesquelles je suis allée voir ce film sont Peter Dinklage et la barbe de James McAvoy. Oui, c'est minable de mettre 7 et quelques euros dans une place de ciné pour du fanservice pur et dur. Pourtant, mon avis, à l'issue de ces deux heures et quart, s'est plutôt inversé.
Le scénario tient plutôt bien la route, même si le film joue beaucoup sur la cohérence avec First Class, son prédécesseur. Par exemple, ceux qui n'ont vu que la bande-annonce ont pu être étonnés de voir le jeune Charles sur ses deux jambes. Cela met du temps à être expliqué, laissant le spectateur dans l'incompréhension totale. Mais au final, tout se tient. C'est même assez surprenant de trouver une logique si rationnelle dans un film qui s'annonçait aussi bordélique. Il reste des zones d'obscurité (comme les nouveaux pouvoirs de Kitty Pride ou encore Bishop (?!?)), mais en soi, elles ne parasitent pas tellement la digestion de ce méli-mélo temporel.
L'énorme problème de X-Men DoFP, et qui le plombe à coup de petits détails, c'est le fanservice. Vouloir mélanger les deux trilogies, ma foi, pourquoi pas, l'idée n'est pas mauvaise. Le souci, c'est que DoFP a un problème identitaire, du fait qu'il se retrouve à la croisée de deux sagas distinctes, First Class étant initialement un reboot. Donc est-ce la suite de The Last Stand ? de First Class ? Bryan Singer répond : "Eh bien, les deux, ma bonne dame. Vous en doutez encore ? Je vais vous citer les films de la première trilogie, tout en faisant ce qui semble être une suite directe du film précédent". Erreur monumentale, parce que du coup quid de la présence du professeur X ? Elle est complètement injustifiée, ce qui n'aurait pas été dérangeant si le film s'était cantonné entièrement et uniquement à la seconde trilogie.
Il y a également trop d'acteurs beaucoup trop payés pour pas grand-chose. Beaucoup de promo a été faite autour de Halle Berry, Omar Sy ou encore Anna Paquin pour finir avec au mieux des scènes de combat pour les deux premiers, au pire avec des caméos durant à peine cinq secondes chrono en main pour la dernière. J'ai eu comme l'impression que ces clins d'oeil plutôt insignifiants au final rognaient sur l'intrigue principale et que des personnages intéressants, comme Bolivar Trask, auraient gagné à être un peu plus mis en avant, plutôt que d'être relégués au second plan par une scène où Halle Berry a les yeux révulsés pour rien. Même dans le futur, j'aurais apprécié d'en savoir plus sur comment Magnéto et Xavier ont fait cause commune, plutôt que de voir un défilé des personnages de la première saga.
Somme toute, Days of Future Past est une très agréable surprise. L'idée de base, pas très séduisante sur le papier, se révèle intéressante une fois mise à l'écran. Mais certainement qu'elle aurait gagné en ne se faisant pas ronger par la nécessité d'assouvir les besoins des fans de base.