Après coup, on se rappelle que le film répondait de prime abord au doux nom de X-Men Origins Magneto. C'est un fait, la partie de l'intrigue réservée au maître du magnétisme se révèle bien plus passionnante que celles dédiées à Charles Xavier ou à la formation de la première équipe de X-Men (formation au passage totalement aberrante du point de vue du respect des comics originaux, tout comme l'identité de Sebastian Shaw d'ailleurs). Et que dire des incohérences avec la saga cinématographique X-Men elle-même (où Cyclope et Tornade sont censés avoir été les premiers élèves de Xavier, où Charles et Erik rendent visite à Jean Grey à un âge avancé, où Moira ne vieillit pas de First Class à X-Men 3, où Cerebro est censé avoir été construit par Charles et Xavier, pas par Hank, etc).
On pourra mettre ça sur le compte du changement de réalisateur (Singer a laissé la place à Vaughn), mais on ne pourra s'empêcher de pester en revanche contre la faiblesse des scènes d'action dans ce film définitivement inégal et où seul Magneto parvient à réellement captiver le spectateur, le reste de l'histoire n'étant qu'une tentative maladroite de concilier à la fois comics et précédents films.Ceci n'enlevant rien au plaisir que l'on prend ces deux heures durant, mais il n'empêche que l'on aurait aimé plus de cohérence à ce niveau-là.
Un bon film X-Men en somme, qui tient la dragée haute aux deux premiers épisodes de la saga et aurait même pu les surpasser sans ces longueurs dues au rafistolage du scénario. On reste en revanche loin d'un Iron Man ou d'un Incroyable Hulk qui, eux, avaient réussi à concilier exigences du cinéma et support d'origine. Il faut dire que de ce côté-là, entre le roster mutant à la limite de l'anarchie et des adaptations pas toujours fidèles au comic book, si ce n'est totalement foirées, Matthew Vaughn n'avait pas la tâche facile, alors autant dire que son film sonne comme une petite surprise.