Réaliser un blockbuster de haut niveau en moins d'un an tout en évitant de se faire mettre des bâtons dans les roues par la Fox : c'était quasiment impossible, mais Matthew Vaughn l'a fait !

Cela a sans doute d'ailleurs été rendu possible par les délais très courts qui ont je pense permis à Vaughn d'imposer ses décisions sans trop se faire emmerder, encadré par le producteur Bryan Singer dans la réussite de cette entreprise et bien aidé par un scénario qui propose un récit dense, adulte et intelligent (avec un respect appréciable des langues étrangères). Le film nous raconte en 2 h 12 un maximum de choses sans jamais perdre le rythme, c'est soutenu mais sans être gavant ou superficiel, on a un peu l'impression de tourner les pages d'un comics c'est très fort, et même si certains seconds rôles n'ont du coup pas trop le temps d'être développés (notamment Azazel, mais la suite – si elle est produite – devrait l'approfondir), tous les personnages évoluent de manière logique et on comprend parfaitement l'engrenage qui a mené Magneto à devenir celui que l'on connaît si bien.

Le casting est à ce titre idéal, Michael Fassbender intense avec un charisme magnétique très à propos, James McAvoy un peu en retrait mais parfait aussi, Kevin Bacon sensationnel en méchant, avec son super méga plan diabolique de la mort (juste la 3ème Guerre mondiale et si possible un génocide de l'espèce humaine par la suite), et le film se montre également extrêmement généreux dans ses rôles féminins, c'est bien simple il y en a pour tous les goûts : la brune piquante (Rose Byrne), la blonde glacée (January Jones), la métisse mutine (Zoë Kravitz) et la blonde pulpeuse (Jennifer Lawrence), et nous aurons la chance de les voir toutes en sous-vêtements, un véritable délice visuel que nous offre Matthew Vaughn, ce petit coquin a d'ailleurs des antécédents puisqu'il avait déjà fait se déshabiller Sienna Miller dans « Layer Cake » et Lyndsy Fonseca dans « Kick-Ass ». Sans compter que le film nous gratifie aussi d'un super caméo évidemment, qui n'est d'ailleurs pas le seul, et regorge également d'apparitions de tronches d'acteurs célèbres pour les cinéphiles, que ce soit Michael Ironside, James Remar ou encore Ray Wise.

En quatre films, Matthew Vaughn s'est imposé parmi les meilleurs artisans en activité dans le cinéma, après un très bon « Layer Cake », un excellent « Stardust », un jouissif « Kick-Ass », alors bien sûr il reste encore sous influence, ce n'est pas pour le moment un auteur à part entière même si le thème de l'affirmation de soi se dégage de sa jeune filmographie, mais c'est définitivement devenu une valeur sûre du cinéma de genre comme je l'aime, qui ne prend pas le spectateur pour un con et nous en donne pour notre argent, et ça fait du bien de voir un blockbuster américain qui remonte le niveau à son summum après l'ennuyeux et bavard 4ème épisode de « Pirates des Caraïbes », et avant de se prendre dans la tronche le sûrement bien lourd « Transformers 3 » du beauf Michael Bay et un ultime « Harry Potter » sans doute encore gâché par David Yates.

Alors certes la continuité n'est pas respectée avec les précédents films, mais moi un préquelle/reboot de cette qualité ça me va je suis comblé, surtout que les clins d'œil à la première trilogie sont nombreux, et maintenant c'est la suite que j'attends, avec la lutte pour les droits civiques et les mutants qui feront fièrement valoir les leurs, après le « Mutant and proud » de cet épisode le prochain opus devrait nous donner un « Power to the mutants! » vindicatif de la part de Magneto et sa bande, je pense aussi à l'assassinat de JFK et j'ai dans l'idée qu'une certaine balle magique tirée par Lee Harvey Oswald aurait en fait aussi bien pu être manipulée par Magneto, et oui le procureur Garrison n'avait pas pensé à cette hypothèse dans le film d'Oliver Stone. L'idée de continuer à voir les évènements historiques être explorés sous le prisme d'un monde où les mutants émergent promet d'être passionnante.

Tout simplement le divertissement de l'année, j'ai pris mon pied comme rarement durant tout le film, et après un « Thor » assez fade ça fait plaisir de retrouver des super-héros au top, surtout les X-Men puisqu'en ce qui me concerne il y a 11 ans je choisissais mon pseudonyme suite à la vision du film de Bryan Singer en août 2000, aujourd'hui j'en ferais de même grâce à Matthew Vaughn : X-Ben et fier de l'être !

Et si vous n'aimez pas, « Go fuck yourself! ».

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le 15 juin 2011

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X-Ben

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