Xanadu
5.1
Xanadu

Film de Robert Greenwald (1980)


Et les deux réunis, dans un film de 1980, avec des rollers ?


On sèche ?


**



XANADU !!!



**


Inconnu au bataillon ? Pour moi aussi je l’avoue. Le scénario est minuscule, juste un prétexte. Sonny Malone est un peintre de talent (?), mais se cantonne à des travaux alimentaires. Une des 9 Muses antiques, Kira (de son vrai nom Terpischore, Muse du théâtre et du chant), s’incarne auprès de lui pour l’aider à réaliser ses rêves. Ils croiseront Danny Mc Guire, célèbre clarinettiste de l’après-guerre, qui leur fera partager son rêve d’ouvrir une fantastique boîte de nuit, le Xanadu.


Le scénario est une adaptation du film beaucoup plus ancien, L’étoile des étoiles (Down to Earth) de 1947 avec Rita Hayworth.


On retrouve ainsi deux immenses vedettes des comédies musicales, l’une surgissant des années 40-50 et l’autres des années 70-80. Et c’est exactement ce que l’histoire illustrera. la confrontation-fusion entre le glamour de l’âge d’or hollywoodien et le Glam rock associé au cliquant des 80’s


La fusion se retrouve :



  • dans les costumes,

  • dans l’architecture,

  • dans les chorégraphies,

  • et évidemment dans les musiques



Le casting



Côté acteurs, le personnage de Sonny Malone, est vraiment fade. C’est à se demander pourquoi une Muse, fille de Zeus peut bien tomber amoureuse de lui après avoir côtoyé Shakespeare et d’autres immenses artistes. Il sert juste de faire valoir pour les numéros D’Olivia Newton-John et Gene Kelly.


Parlons de ce dernier. J’ai toujours adoré son aisance dans les chorégraphies, son sourire rayonnant accompagnant chacune de ses apparitions. Dans ce film de 1980, il a 68 ans (Soixante-huit ans) ! Et il est prodigieux de maîtrise et d’élégance : claquettes, rollers... Les numéros sont chorégraphiés pour lui permettre d’exprimer tout son talent, et il en a encore à revendre !!


Olivia Newton-John est au top de sa carrière, elle a joué dans Grease 2 ans auparavant, et son album Totally Hot sorti la même année a plusieurs titres en tête des charts.


Quant à Michael Beck qui joue Sonny Malone, sa filmographie se limite à une poignée de rôles mineurs jusqu’en 2017. Son manque de charisme est flagrant, surtout face à Gene Kelly.



Les numéros dansés



Parlons des chorégraphies, coeur de toute comédie musicale. La mise en scène est très traditionnelle, avec des numéros qui rythment l’histoire régulièrement. Alternant le classique numéro de claquette (revu en 2017 dans La La Land), avec des numéros contemporains, avec l’usage des rollers très à la mode à l’époque, avec le concept des soirées rollers disco.


Les numéro classique reprennent tous les gimmicks de la grande époque de la comédie musicale, Les numéros rock se veulent ébouriffant, même si la niveleuse Hollywoodienne empêche toute folie façon Rocky Horror Picture Show. De toute façon, l’histoire ne s’y prête pas.



Techniquement et visuellement



Esthétiquement le film est tellement 80’s :



  • l’architecture art deco qui revenait à la mode,

  • les effets de néons dans tous les coins,

  • les tenues en lurex aux épaulettes improbables, aux couleurs fluo (jusqu'à l'overdose),

  • sans oublier le maquillage glam qui rendrait jalouse Jem. On aime ou on déteste, fatalement !


Petite touche d’originalité, une scène d’animation s’insère dans le film. C’est Don Bluth qui a réalisé cette séquence, et on reconnait immédiatement son style vu dans Brisby et le secret de N.I.M.H. ou encore Anastasia. C’est un plus agréable, on reconnait une grosse inspiration Disney, notamment Merlin l’enchanteur ou encore Fantasia avec la partie aquatique.


La mise en scène use et abuse des effets de transitions clinquants entre les scènes, sans parler des effets spéciaux.


La scène de l’inauguration du Xanadu est un monument de la comédie musicale américaine. Elle cherche à retrouver l’ampleur, le faste démesuré de ses aînées. Et c’est assez réussi, même si elle manque d’homogénéité.
La piste de danse est un vrai délire de chorégraphe, vaste, variée (le décor a coûté 1 millions de dollars) ; les costumes sont fous, les numéros se succèdent, alternant les effets 40’s, 80’s. Un vrai bonheur pour les fans de comédie musicale avec près de 60 danseurs sur scène.


En lien je vous propose l’essentiel des scènes-clés (ne me remerciez pas, c'est cadeau) :




Ratage somptueux



Il y a un manque d’homogénéité que l’on retrouve tout le long du film, malgré son budget considérable de 20 millions de dollars (la même année, l’Empire contre-attaque coûte 33 millions de dollars), il souffre aussi de la faiblesse de l’histoire. Au final ce sera un bide retentissant avec 10 millions de dollars de recettes à l'époque, et le dernier grand rôle pour les trois acteurs principaux. La BO par l'Electric Light Orchestra sera en revanche un immense succès.


Sous ses dehors contemporains, Xanadu est une comédie Hollywoodienne sortie de l’âge d’or, un objet anachronique et ultra daté 80’s. Une madeleine de Proust bizarrement acidulée. Une fusion finalement ratée, ou le vulgaire et le cliquant des 80's l'emporte sur l'élégance presque naïve des 40's.


A noter qu'une adaptation du film fut créée à Broadway et eu un grand succès dans les années 2007-2008 avec 512 représentations.


Roller Disco dance rules !! Cela tombe bien, les soirées rollers réapparaissent.


Sur ce, je vais retourner voir mes classiques comme Brigadoon, ou Phantom Of The Paradise.

JulienFlorent
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le 16 mars 2017

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Julien Florent

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