Du menteur pathologique au détective animalier en passant par le masque magique, les scénaristes ont toujours trouvé de quoi motiver cent minutes d’un Jim Carrey en roue libre, tout en grimaces et en jeu outrancier, pour des résultats à la qualité variable.
Le synopsis officiel de YES MAN évoque sans doute un homme grincheux qui va retrouver goût à la vie ; soit la description hollywoodienne d’un pauvre type aigri dont la solitude et le malheur le font tomber dans les bras d’une secte. Au programme, pas d’accession au bonheur par l’élévation de l’esprit ni d’extraterrestres comme ancêtres des hommes, mais l’ordre de ne jamais refuser une invitation. L’adepte ne doit pas réfléchir ni sonder ses envies : il lui suffit de suspendre son jugement et répondre « oui », avec la promesse de sortir de sa zone de confort et vivre des expériences inattendues.
Et voilà, c’est parti : Jim Carrey est lancé. Pas de surprise dans son jeu, ni dans le scénario qui démontre l’importance de vivre sa vie pleinement. Carl renoue avec ses amis et avec l’amour. Yes to life. Yes to love. Rideau.
Cependant, il suffit que le spectateur, à l’instar du protagoniste, mette son cynisme naturel en pause pour passer un bon moment. En effet, YES MAN présente assez d’éléments séduisants pour arracher le quota légal de sourires qui vaut la moyenne à une comédie. Des répliques bien trouvées, des personnages secondaires solides (le manager bancaire fan de soirées déguisées cinématographiques, la chanteuse-photographe-joggueuse-épicurienne…) et des situations cocasses, c’est bien suffisant pour rendre cette comédie attachante. En prime pour le spectateur, une petite bouffée d'optimisme. Pourquoi refuser ?