Si on lit un résumé, on apprend que Yi-Yi raconte le quotidien avec ses hauts et ses bas de trois membres d'une famille taïwanaise au début des années 2000... Pourtant, Yi-Yi n'est pas simplement l'histoire de cette famille taïwanaise moderne. Bien qu'évidemment ancré dans ce paysage, le film est foncièrement humain. En se centrant sur cette famille, Edward Yang donne a voir non seulement les parcours en particulier d'un père, d'une fille et d'un fils, mais aussi, et sans doute surtout, trois âges de la Vie en général : l'enfance, l'adolescence, l'âge adulte,... avec leurs lots de joies, de peines, de peurs, de regrets, de doutes, que nous traversons tous... "Que faire ?" "Aurais-je du faire autrement ?" "J'aurais du faire autrement ...".


C'est donc, au-délà de "l'histoire d'une famille", une forme d'histoire de la vie" qu'il nous montre, à l'image des scènes de début et de fin. Les différentes thématiques ou moments de l'existence abordés ne brillent pas par leur originalité, mais plutôt par leur simplicité, et c'est justement ce qui rend le film et ses personnages si attachants, et ce qui facilite l'identification.


Il ne faut pas s'attendre à être éblouis par des retournements de situations, de grands moments d'actions, mais simplement se laisser porter par le courant, par cette Vie qui nous est montrée et qui ne peut que nous ressembler. Des parallèles peuvent d'ailleurs être tirés entre l'histoire passée du père et l'histoire présente de son fils ou de sa fille. Les trois histoires se faisant ainsi écho et continuant le cycle de la vie.


La mise en scène est sans doute elle aussi assez simple, mais certains plans sont particulièrement beaux et visiblement réfléchis. Les lumières notamment et les cadres sont très travaillés, ajoutant une "émotion visuelle" à ce film, déjà empli d'émotions.


Un petit point négatif pour terminer, je l'ai quand même trouvé un petit long, certains moments étant plus intéressants que d'autres, (sans doute ceux dans lesquels je me reconnaissais d'avantage ?).


J'ai particulièrement aimé le personnage de Yang-Yang, notamment son idée que l'on ne peut jamais connaitre toute la vérité... et son idée de photographier les gens de dos, vu que c'est une partie de nous-même que l'on ne peut jamais voir.

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le 4 janv. 2016

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10 j'aime

Anyore

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