Une purge à voir en 3D

L'éternel problème de l'adaptation d'un dessin animé sur grand écran refait des siennes avec la mise en images live des aventures de Yogi l'Ours, ancien célèbre personnage créé par Hannah et Barbera. Le dessin animé mettait en scène notre héros balourd et son jeune acolyte Booboo dans un parc naturel où l'ursidé glouton tentait désespérément de voler les pique-niques des campeurs. Datant des années 60, le genre a bien évolué depuis et les gags lourdauds du dessin animé ne feront aujourd'hui rire que les nostalgiques...

Chose que n'a pas compris le réalisateur Eric Brevig, déjà réalisateur du peu original Voyage au centre de la Terre 3D. Comme pour La Famille Pierrafeu ou Mr. Magoo, la puérilité est le mot d'ordre dans le long-métrage. Tout – et je dis bien TOUT – est prévisible pendant un peu plus d'heure, de la trame cousue de fil blanc aux pseudo-gags infantiles qui ne feront rire que les tous petits : Yogi se prend une tarte dans la figure, le Ranger Smith (Tom Cavanagh, pitoyable) s'agrafe les doigts, ce dernier fait une déclaration d'amour à la documentariste Rachel (Anna Faris, paumée) avec le micro bien évidemment branché et, olala, tout le monde l'entend, le méchant maire est très méchant mais perd à la fin...

Un niveau bêtise rarement atteint depuis Garfield en 2004. Alors bien sûr, le look des personnages est identique au dessin animé, les effets visuels sont réussis, Yogi et Booboo étant bien recréés avec ce mélange d'apparence cartoon et de réalisme et la 3D est omniprésente et un tant soit peu réussie. Ainsi, les moins de six ans se régaleront devant un ours qui parle et qui fait des cascades, des couleurs multiples et de la 3D jaillissante à n'en plus finir. Les plus grands, eux, s'ennuieront ferme, pousseront des râles d'exaspération et/ou iront se remater le dessin animé de leur enfance. En espérant que les producteurs américains se rendront un jour compte qu'on n'adapte pas tout au cinéma.