En refermant définitivement la porte de sa carrière ero-SM-pinku en 2007, Hiroko pose sa caméra dans le mainstream japonais mais s'inscrit dans la pleine continuité de ses techniques de narration : grand angle quasi fixe avec des personnages comme perdus dans le décor, mutisme des protagonistes, absence quasi complete d'emphase musicale. Kimi no Tomodachi a donc enormément en commun avec des films comme Vibrator (2004) ou Midori (1996), et s'offre le luxe d'une ambiance depressive pesante mais surtout anti pathos. Hiroki a cette capacité à capturer le malaise avec peu de moyens, des visages fermés, des gestuelles minimales, des oligo confrontations sentimentales. Le destin croisé des deux amies de Your Friends n'est finalement déchirant que parce qu'il n'est pas montré comme tel, parce qu'il est intériorisé jusqu'au malaise. C'est ainsi qu'Hiroki se permet une scene de pleurs qu'un réalisateur lambda aurait transformé en drama guimauve et risible. Porto folio de rencontres, où les ellipses temporelles racontent plus que les mots, Kimi no tomodachi est juste un beau film, bien déprimant mais dont la fin a un je-ne-sais quoi d'optimiste. Comme une acceptation.
nihoneiga
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le 28 mars 2011

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