A nos corps dépendants
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Makoto Shinkai aime les trains, les ciels étoilés, les rideaux de pluie, les jeux de lumière et les amours impossibles. Il excelle dans la représentation d’histoire simples, lentes et mélancoliques, tels Garden of Words, 5 centimètres par seconde ou The Voices of a Distant Star, où ses héros se voient séparés par la différence d’âge, un déménagement ou un voyage intersidéral. Mais, il cultive aussi une veine plus complexe, dans Voyage vers Agartha et La Tour au-delà des nuages, où il mêle aventures, quêtes individuelles, voyages dans le temps et artéfacts mystérieux.
Your Name appartient au second groupe. Mitsuha est une lycéenne extravertie, élevée à la campagne dans une famille imprégnée de shintoisme et rêvant de Tokyo. Taki est un lycéen tokyoïte timide, doué en dessin et secrètement amoureux d’une jeune fille plus âgée. Alors que le Japon se passionne pour le passage d’une comète, leurs deux personnalités s’intervertissent deux jours par semaine. Le premier tiers du film décrit, avec talent, leur surprise, leur amusement devant ce qu’ils prennent pour un rêve éveillé, la sidération de leurs proches, leur colère quand ils constatent la réalité des faits et les imprudences commises par leur « partenaire », puis les essais de communication par messages écrits et, au final, leur mutuel enrichissement.
Hélas, Shinkai délaisse la comédie fantastique pour y adjoindre un film catastrophe, un voyage dans le temps, une altération de la réalité et un amour impossible. Un esprit facétieux trouble la mémoire de Mitsuha et Taki, effaçant les souvenirs des dates, des lieux et des fameux prénoms... Comment te retrouver si j’ignore de tout de toi ? Si je ne garde de toi qu’un mince ruban rouge, fut-il amoureusement tressé par la grand-mère. Le résultat est plastiquement très réussi, mais objectivement, indigeste. C’est dommage.
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Créée
le 28 janv. 2020
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