Your Name.
7.6
Your Name.

Long-métrage d'animation de Makoto Shinkai (2016)

C’est beau, je comprends pas tout mais c’est beau

Publié sur Cinema To Grill : http://cinematogrill.fr/your-name/


Your Name par son exploitation en salles et sa réception par la presse française confirme une tendance au plébiscite du moindre bout d’animation nippon un peu élevé. Histoire pour Jean Michel Pigiste de pas paraître ringard en se risquant à dire du mal d’un truc qu’il a compris à moitié, pour une fois. Oui, Your Name est surcoté, non, il loin d’être mauvais.


Deux jeunes gens qui intervertissent leurs corps par exemple ce n’est pas une réflexion issue du “cinéma total, transgenre et transcendantal” comme l’écrit sobrement Première mais un trope, un cliché présents dans pas mal d’anime et de manga. De même pour la jeune prêtresse, l’opposition village tradi et moderne Tokyo, la question de la famille monoparentale, le fil rouge entre deux personnes, l’omniprésence du portable, etc.


Une fois séparé de la tambouille de figures récurrentes, il reste à Your Name le mérite de proposer une animation de haute volée (on a quand même le directeur de l’animation de Chihiro aux commandes) avec une utilisation quasi parfaite de modèles 3D pour compléter un dessin plus traditionnel (même si numérique + dessin = superpositions parfois foireuses), un récit de passage à l’âge adulte teinté de fantaisie entre poncifs du genre et vraies bonnes idées pour un déroulé en plus ou moins quatre actes nous réservant de sacrés virages à 180 degrés.


Non vraiment, il n’y aurait pas eu trois happy endings successifs pour bien ancrer que c’est tout beau tout rose que j’aurais pu aimer Your Name sans réserve. Ça, les immenses bouts de scénario sorti d’un chapeau direction poubelle au détour d’une scène (on en parle de la mémé et des femmes de la famille ?) ou l’excuse “ça fonctionne comme dans un rêve” pour sortir le trébuchet lance violon à la moindre occasion en passant par le générique de début qui spoile TOUT le film à la 3ème minute ou encore les clips de j-pop oubliables apparaissant çà et là.


Malgré tout j’ai sincèrement passé un bon moment, moins bon que la baffe le garçon et la bête de l’an passé mais largement meilleur que les précédentes réalisations de Makoto Shinkai qui tiraient trop sur le mélo naïf (5 centimètres par seconde pour ne citer que toi). L’approche littéraire -un livre a été écrit en même temps et en complément par le réalisateur- se sent, il y a de l’ADN d’1Q84 dans ce récit d’un amour impossible et c’est cet équilibre, certes bancal, qui fait de Your Name une bonne pioche à son public de curieux tout comme les aficionados.

Cinématogrill
6
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le 10 janv. 2017

Critique lue 655 fois

Cinématogrill

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