Z
5.3
Z

Film de Brandon Christensen (2019)

Que se fut dur pendant le confinement de trouver un film d’horreur terrifiant. Après avoir poncé la plateforme « Shadowz » qui est arrivé au bon moment, avant même Disney +, je me suis penché sur une exclusivité « Shudder », le frère jumeaux américain de la plateforme française. Peu emballé par l’exclusivité de Shadowz qu’était « Mercy Black », je me suis dis que les USA avaient sans doute mieux à proposer. C’est donc que mon regard s’est porté sur « Z », deuxième « long métrange » de Brandon Christensen … et hélas, qu’elle n’en fut pas ma déception. Attention spoile !!!!!!!!!


C’est l’histoire de Elizabeth et Kevin qui ont un fils pas comme les autres nommés Joshua. A défaut d’avoir de vrai copain, le merdeux s’en invente un imaginaire nommé tout simplement Z. Mais est-il réellement imaginaire ? Joshua devient grossier et violent et se fait expulser de l’école, des faits étranges se déroulent dans la maison, et le terrible passé d’Elizabeth ressurgit … un scénario d’une originalité absente qui comporte néanmoins quelques idées.


Décidément je ne suis pas fait pour les films d’horreur « Insidious ». Ça ne me fait pas peur. Pire même, ça m’emmerde. Je n’ai pas besoin qu’on me perce les tympans pour que je sursaute de mon siège, une image me suffit. A aucun moment un sursaut dû à un bruit réveille en moi de la peur ou de l’angoisse. En fait la seule chose vraiment angoissante dans ce film, c’est le faciès de Stephen McHattie qui a un des physiques les plus terrifiants du cinéma actuel. C’est une source d’angoisse à lui tout seul, sans ça le film ne parvient pas à me faire hérisser le moindre poil.


Si l’objectif premier du film n’est pas réussi, il y a tout de même plusieurs qualités. La prestation de l’actrice principale, Keegan Connor Tracy qui est assez honnête. Egalement, le fait que l’on compte les apparitions de Z sur les doigts d’une main de quelqu’un qui n’aurait que trois doigts à chaque main. C’est une question pratique mais qui marche et marchera toujours, pour rendre un « monstre » terrifiant, le montrer le moins possible. On économise les coûts de post prod et le spectateur se créé son propre Z. Et dans l’idée ça marche, on a tous été gosse à avoir des amis imaginaires, sans aller à l’ami qui nous suit jusque dans les chiottes. Au niveau des effets, l’esthétique de Z est modestement réussie. Rien d’original, il en demeure moins effrayant que ce qu’on pourrait se l’imaginer. En parlant d’effet, ils sont très peu nombreux dans le film à mon ais, mais le plan où la maison prend feu, on a une belle fumée dégueulasse sur la gauche qui dénote totalement avec le reste de l’image à l’écran, et c’est dommage.


Trois scènes à mes yeux fait que j’ai plus penché sur un 4 que sur un 3. La première, c’est une scène décevante mais qui aurait pu apporter un vent de fraicheur. Lorsque Elizabeth annonce qu’elle a des doutes sur la non existante de Z à son mari, et que son mari commence à dire que lui aussi il pense avoir vu quelque chose. Dans ce genre de film, voir les deux parents être sur la même longueur d’onde durant la première demi-heure du film relève du génis. Pourtant, ça n’est qu’un leurre et le mari a vu un cintre (Je hais les cintres, dixit Desproges). La deuxième, c’est la chute dans les escaliers d’un ami « physique » de Joshua. Une chute que l’on ne voit pas venir et qui rehausse l’intérêt pour le film. Et grosse scène du film, sans doute la mieux réussie, c’est ce passage dans la salle de bain où la maman se prend une faciale d’eau tiède avant de voir pour la première fois Z. L’angoisse est bien géré à ce moment là, l’image est belle, la scène est réussie. Malheureusement le reste du film paraît fade, que ce soit dans la forme ou dans le fond.


Le conflit entre mythe et réalité pour Z est assez mal branlé à mes yeux. Et c’est toujours la déception pour ce genre de film. Le genre de film « gamin démoniaque ». Et le problème de ce genre, c’est que c’est difficile d’en faire quelques chose d’original, on a sans doute déjà tout vu. Vu quelques semaines après The Boy 2, la trame est quasiment identique sauf que Z n’est pas représenté par une poupée creepy, mais on a sensiblement la même trame, les mêmes questionnements. Par contre The Boy 2 était complètement à chier. Bref, dans Z, il y a trop de choses incohérentes pour penser que Z n’est pas réel, et trop d’action loufoques de la part des protagonistes pour penser qu’ils sont saints d’esprits. Il va sans dire que si le père s’est suicidé, on peut penser que c’était de la même manière qu’Elizabeth, pour sauver son enfant. Cela voudrait dire que Z est un « ami de la famille », un ami de longue date qui cherche à atteindre Elizabeth. On en sait rien, y a trop peu de matière pour se branler le choux à tenter des théories.


En conclusion, il y a des jump scares, il y a de la musique forte, il y a des moments clichés, il n’y a malheureusement rien qui démarque ce film des autres si ce n’est une chose : pour une fois, lorsque les parents mettent une assiette pour l’ami imaginaire de l’enfant avec de la bouffe dedans, la bouffe fini par être bouffée. Voila la révolution de ce film.


Bon Film :)

P-D
4
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le 31 mai 2020

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