Zaat
Zaat

Film de Steven Arnold et Don Barton (1971)

Bon … par où commencer … Zaat est un nanar énorme. Et comme tout nanar qui se respecte, soit on aime, soit on déteste. Mon petit cœur balance entre le pour et le contre, le bien et le mal, le plus et le moins, le blanc et le noir, Arte ou C8, bref, je me dois d’énumérer les ingrédients de la recette succulente que propose Zaat.


Une voix off en intro qui fait peur, très peur : check ;
Un scientifique nazi qui veut se transformer : check (même s’il est pas blond aux yeux bleus)
Une créature annoncée ridicule : check (un homme monstre tueur poisson chat)
Un costume que Gilbert Montagnier ne risque pas de regretter de ne pas voir : check ;
Les morts qui respirent : check ;
Les plans et les cris réutilisés à plusieurs reprises : check ;
Des morts, des tas de morts, du sang, un tas de sang : check ; (avec les moyens du bord hein, on n’est pas non plus dans Martyrs).


On a malheureusement beaucoup trop de défauts pour que ça soit un nanar divertissant malgré lui. Les dialogues sont trop peu nombreux pour qu’on en rie, même si certains vaut le détour, le scénario est d’une platitude inquiétante et il ne s’y passe rien, c’est d’un ennui mortel quasiment offensant. Même si a pourtant assez d’ingrédient pour en faire un nanar convenable, faut avouer qu’on se fait plutôt chier, et j’ai rarement esquissé un sourire. Je veux dire, c’est l’histoire d’un mec qui se transforme en poisson chat pour se venger de ses anciens compères qui se foutaient de sa gueule, il veut faire une femme poisson, y a de la country hippie catholique en plein milieu du film sans aucune raison, y avait de quoi faire pourtant ! La scène paraît d’ailleurs surréaliste, pour se mettre en sécurité, Jamie DeFrates chante sa chanson et tous les connards du village le suive jusqu’à la prison, et ils s’enferment dans une cellule pour se mettre en sécurité. D’ailleurs les deux musiques de son répertoire sont sans doute les meilleurs moments du film.


Y a quand même un passage du film assez drôle, parce que là, enfin, on touche à l’essence même du nanar. Le plan du scientifique/monstre/poisson-chat est de conquérir le monde avec des poissons mais il se rend vite compte qu’il a envie de baiser et laisse tomber son plan de conquête mondiale pour créer une partenaire. Donc y a une scène où notre ami mutant est énervé parce qu’il se retrouve fraichement veuf de la blondasse qu’il n’aura pas réussi à transformer, il jette des objets par terre, et le mec on sent qu’il est en galère sous son costume. On sait qu’il ne voit pas à trente centimètres, et là il manque de se casser la gueule en glissant sur un espèce d’objet qu’il a jeté dix secondes auparavant. Et c’est ça presque du début jusqu’à la fin, notre monstre, dans son costume en carton en chie un max pour se déplacer et se battre, et même dessiner. Mais c’est ce qui le rend navrant et touchant. Puis il a une bouche à pipe le monstre quand même. Non seulement le gars voit rien mais en plus ils étaient tellement fauchés qu’ils se servaient des phares de leur bagnole pour faire les éclairages nocturnes.


Mais ce n’est peut-être pas l’acteur qui à le moins de chance. Le « héros » du film se fait mordre part un serpent, la scène est gardée, et pire, le mec est obligé de jouer en boitant jusqu’à la fin du film. D’ailleurs à la fin il semble mourir, Dieu seul sait si c’est authentique ou non. Et le labo … putain le labo il est génial. Y a plus d’ampoules sur ses machines que sur les miroirs des loges de Shirley et Dino. Et dedans y a la roulette du juste prix avec les mois dessus et son agenda.


Mais bon comme dit précédemment, le kitch, la maladresse et le ridicule ne suffisent pas à tenir en haleine le téléspectateur. Il faut une histoire et des rebondissements aussi et en parlant de rebondissement ce qui est génial c’est que pendant 1h20 on dit que c’est un poisson géant qui tue des gens, et le shérif se réveille et balance au héros « ah au fait y a un scientifique fou dont tout le monde se moquait qui disait qu’il voulait transformer l’homme en poisson. Tu penses qu’il y a un rapport ? » Le final quant à lui frise le parfait.


Le monstre a réussi à convertir une femme qui la suit jusqu’à la mer. Et ça c’est beau. C’est beau parce qu’à mon avis le costume de l’acteur s’est imbibé d’eau à la seconde où il s’est jeté à la mer, et la blondasse se dandine lentement jusqu’à lui alors qu’il a du y passer le pauvre bougre.


Il ne me reste plus qu’à souhaiter aux plus courageux d’entre vous un bon visionnage, le film n’a pas été disponible pendant plus de trente ans, les amerlocs ont la chance de pouvoir se procurer une version Blu-ray au prix d’un arbre à chat à 4 étages, quant à nous, on peut se contenter de la version Youtube.


Bon film :)

P-D
3
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le 15 févr. 2020

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