Zack Snyder's Justice League : Miraculeux!

40em film de l'année 2021, j'attendais avec une certaine impatience mêlée d'appréhension ce film 2.0 tant celui de 2017 m'avait rebuté au plus au point de par le potentiel gâché du projet et heureusement, je n'ai pas été déçu, loin s'en faut.

Dans la Zack Snyder's Justice League, on suit l'histoire de Bruce Wayne, déterminé à s'assurer que le sacrifice ultime de Superman n'ait pas été en vain, qui décide de faire équipe avec Diana Prince avec l'idée de recruter une équipe de méta-humains pour protéger le monde d'une menace aux proportions catastrophiques, cette tâche s'avérant plus difficile que prévue et la menace jamais aussi proche.

Je le dis tout de suite, c'est tout bonnement miraculeux d'avoir eu enfin cette œuvre grâce à l'acharnement indéfectible du public DC et du réalisateur Zack Snyder qui, endeuillé par le suicide de sa fille Autumn, a vu en ce film un moyen de faire le deuil et de finir ce qu'il avait commencé pour enfin tourner cette douloureuse page.

En cela, il a décidé de pousser tous les pétards à fonds pour nous livrer tout ce qui l'anime et lui donne une âme. Si vous détestez le style de Snyder (multiplication des ralentis, symbolisme à outrance, ambiance pesante et déification des personnages,..), vous n'allez probablement pas aimé mais en toute objectivité, je pense que vous serez obligé de reconnaitre une bien meilleur qualité du métrage 2.0 que la version batarde précédente de 2017 ne serait-ce pour sa cohérence et son propos de fond (sous quoi, il y a de grandes chances pour que soyez juste de mauvaise fois à mes yeux^^).

Il est pour moins très difficile de jouer au jeu des 7 différences tant les deux métrages n'ont rien à voir entre eux , hormis la trame narrative globale, que ce soit au niveau du développement des personnages ainsi que leurs motivations (Flash et surtout Cyborg étant les grands sacrifiés de la version précédente) mais aussi l'apparition de plusieurs personnages coupés au montage du premier film, le développement de l'intrigue, le montage des scènes, la contextualisation des évènements, l'étalonnage et la colorimétrie, le character design, l'ambiance globale, les scènes d'action plus violentes, la BO totalement remaniée…

En soit je pourrais continuer longtemps tant ce Justice League est un cas d'école montrant qu'avec les mêmes images, il est totalement possible de faire des films différents avec des tonalités antagonistes.

Pour rappel au moins 95% des séquences avaient déjà été tournées par Snyder avant que celui-ci quitte le premier projet, cette version 2021 du film s'appuyant alors exclusivement ce qu'il avait fait précédemment -et non des séquences retournées par Whedon- avec seulement pour rajout un tournage des scènes essentiellement pour l'épilogue soit en gros 6-7 minutes.

Il me vient alors à me demander comment est il possible de se tirer à ce point une balle dans le pied quand on a un matériel de base si riche?!

Que ce soit Geoff Johns, Jon Berg, Toby Emmerich, Walter Hamada, et Kevin Tshujihara, qu'est ce qui s'est passé pour que ces derniers décident de diriger ce film vers un peloton d'exécution public dont il ne pouvait s'échapper?!! Par quel moyen ces exécutifs se sont ils persuadés que leur version était la bonne?!!!

On ne le dira jamais assez, vouloir maximiser les profits, cela peut être bien mais avoir une cohérence artistique et une vision d'ensemble c'est beaucoup mieux car même si le cinéma est une industrie avec sa logique économique, son pendant naturel reste l'art avec sa cohérence et sa perception propre.

Le cinéma alternant entre ses deux maximes antagonistes pour exister, vouloir privilégier l'un se fait souvent au détriment de l'autre, le but des décideurs étant de trouver le point d'équilibre entre les deux car il est souvent synonyme de planche de salut.

En parlant de de sens artistique, certains esprits chagrins sortiront encore les mêmes poncifs tel que c'est trop long, c'est trop sombre, c'est trop sérieux, il y a pas assez d'actions alors que c'est l'essence même de la volonté artistique du réalisateur!

Cette volonté étant intimement lié à la notion du deuil ainsi que ses différentes étapes pour le surmonter (choc, déni, colère, peur, tristesse, dépression, quête de sens, essais, acceptation, sérénité et nouvelles forces) et qui sont représentées à travers l'ensemble des personnages (à différents stades), chacun ayant souffert de la perte d'un être cher.

D'ailleurs je pense sincèrement qu'il est souhaitable de ne pas avoir la même recette que chez Marvel car celle-ci ne marche que pour elle comme l'ont démontré les nombreux ratages de la concurrence.

Concernant la question de savoir s'il est nécessaire de voir cette version? La réponse est évidemment oui [même sans avoir vu la version précédente] et je n'ai absolument pas regretté une seule seconde ce choix. Il vaut vraiment son prix et il est d'ailleurs dommage de ne pas pouvoir le voir sur grand écran même si je comprends la situation ainsi que les difficultés d'une tel entreprise.

Si vous avez peur de ne pas pouvoir vous caler 4h d'un coup dans un agenda, sachez que le métrage est découpé en 7 chapitres (épilogue compris) et il est possible de le regarder en plusieurs fois (même si ce n'est pas quelque chose que j'ai fait) .

Vis à vis de l'après ZNJL, eh bien il y a tant de possibilités que cela est rageant de savoir qu'il n'y aura pas de suite étant donné que cette version n'est pas canon pour Warner…. à moins d'une mobilisation sans précédente des fans (ne jamais dire jamais). #RestoreTheSnyderVerse

Si j'avais un quelconque pouvoir, je leur dirais à Warner de faire confiance en leurs auteurs et produits et de ne pas se laisser influencer par un minorité bruyante ou la mode du moment.

C'est au final une œuvre qui prend le temps de poser les bases de son histoire tout en présentant convenablement ses personnages -assez bien interprétés dans l'ensemble pour peu que l'on donne assez de matière à l'écran- ce qui permet au spectateur de mieux comprendre et apprécier la situation se déroulant sous ses yeux.

[J'ai d'ailleurs bien aimé l'épilogue avec la passe d'arme entre deux personnages phares de DC pour ne pas en dire plus dont le ping-pong verbal était assez bien senti]

C'est un film généreux, bien rythmé, très divertissant et bien meilleur que la version ciné. Même si ce n'est pas un chef d'œuvre, l'histoire restant finalement simple, cela reste un excellent film de super héros dans la lignée des productions du réalisateur.

J'ai passé un très bon moment devant, je n'ai pas vu le temps passé et je ne peux que vous recommandez de le voir pour au moins vous faire votre propre avis en sachant que de toute façon il est pour moi largement supérieur à la version précédente et je peux que féliciter Snyder d'être allé au bout de la chose.

A découvrir par tous et sans apriori.

PS: Le 4/3 n'est absolument pas dérangeant et on l'oublie facilement dès les premières minutes. De plus il permet obtenir un gain d'informations grâce une plus grande verticalité de l'image tout en préservant sa longueur( ce n'est pas un recadrage d'une captation native 16/9 dont les bords ont été coupés pour obtenir un 4/3 tel que la télévision le fait parfois) rendant alors l'ensemble beaucoup plus impressionnant tout en mettant plus facilement en avant les personnages à l'écran.
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