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Il est difficile d'écrire un avis critique sur un film si.... Rah, même trouver un adjectif pour le décrire s'avère délicat... Bon, je vais tenter d'être clair et de vous résumer en gros la trame de ce film de John Boorman sorti en 1973.
C'est avant tout un film de science-fiction, ça je crois que j'ose pouvoir l'affirmer sans me tromper. L'intrigue se déroule en 2293 dans un univers post-apocalyptique. Dans ce monde règne la violence semée par les Brutes (des hommes sur des chevaux en string rouge avec des masques en plastique et des pistolets tout droit sortis d'un film de Sergio Leone, et non pas des lasers comme on pourrait l'imaginer). Les Brutes sont les esclaves d'une caste supérieur, les Éternels, qui vivent dans un monde parallèle portant le nom de Vortex (un Éden pour hippies où on cultive des légumes, où on élève des cochons et où on y parle un langage bizarre composé uniquement de consonnes... Ah libération sexuelle des années 70, quand tu nous tiens). Un personnage énigmatique nommé Zardoz, faisant partie de la caste des Éternels, est chargé de la gestion des terres délabrées où vivent les Brutes. Sa présence ne se manifeste que par l'apparition d'une tête de pierre volante, unique moyen de faire des allers-retours entre le monde d' Eden et l'enfer des Brutes. Zed (Sean Connery), chef des Brutes (les chefs de Brutes obtiennent le titre d'Exterminateurs, mais n'échappent pas pour autant à la tradition des culottes de latex rouge, avec moustache et queue de cheval de circonstance) se retrouve face à Zardoz et le tue, puis prend place dans la tête de pierre et se retrouve dans l'Eden où il est accueilli avec curiosité et étudié comme une bête...
Cependant, Zed, au fur et à mesure de sa présence dans le paradis, se souvient, par le passé avoir visité une bibliothèque et y avoir trouvé un exemplaire du Magicien d'Oz (Wizard of Oz, d'où le jeu de mot wiZARD of OZ), récit dans lequel un homme manipule son monde, à la manière du grand Zardoz... Petit à petit, il commence à comprendre le rôle qu'il doit jouer dans l'Eden, à savoir se débarrasser de l'infâme Zardoz (ce qui est fait) et libérer les Eternels du joug de leur éternité afin qu'ils redeviennent des mortels, car apparemment, la vie éternel, au bout d'un moment c'est long... Le film part encore dans de nombreuses digressions quasiment impossibles à résumer (ni à comprendre d'ailleurs !).
Certes, ce résumé n'est pas complet du tout, et doit prêter à sourire (voyez le film et imaginez-vous le résumer, vous comprendrez mieux la solitude profonde que je ressens en ce moment !). A priori, on est frappé par la complexité du scénario, et cela le rend attachant tellement on tente de crocher et de comprendre ce monde si étrange... parfois, le film plonge dans des séquences tellement folles que l'on croirait assister à une pièce de théâtre de l'absurde. Cela fait sourire justement par absurdité et non pas par médiocrité. Le gros point négatif du film, c'est que pour en faire un bon film, il aurait fallu un budget de 2 milliards de dollars, et là on est plu proche des 2'000 dollars... Cela a pour conséquence de rendre l'œuvre extrêmement kitch... surtout lorsque que Boorman nous dépeint l'Eden, où l'on se croirait projeté dans un univers dans lequel aurait fusionné Emmanuel et la petite maison dans la prairie ! Au delà de ça, cette œuvre est intrigante et révèle une quantité de niveaux de lecture incommensurables, à condition d'avoir le courage de le regarder à plusieurs reprises évidemment !
En conclusion, ce film est un ovni complet et, rien que pour cela, il vaut la peine d'être vu. Je noterai également comme point positif, la performance de Sean Connery, qui avait déjà joué le playboy anglais dans James Bond à six reprises avant d'accepter ce rôle dans lequel il n'est pas à son avantage (et c'est peu de le dire). Et, finalement, relevons la présence de Charlotte Rampling, toute jeune et déconcertante de beauté et d'espièglerie avec son top transparent et ses sourires aguicheurs. Film-culte je vous dis !