Après avoir découvert Pupi Avati avec l'excellent "La maison aux fenêtres qui rient", force est d'avouer que ce "Zeder" est tout aussi bon.
Par la suite il s'en tiendra à des comédies populaires, avec succès. Tant mieux pour lui, tant pis pour moi.


L'histoire débute à Chartres en 1956.
Dans une maison se passent d'étranges phénomènes. Un spécialiste du paranormal aidé d'une jeune médium cherchent à élucider les crimes survenus dans la demeure mais leurs expériences vont plutôt mal tourner.
En 1983, à Bologne.
Stefano, jeune écrivain, se voit offrir une ancienne machine à écrire par sa fiancée Alessandra et, en l'essayant, découvre le dernier texte qui avait été tapé dessus. Celui-ci parle d'expériences macabres, de morts qui reviendraient à la vie, de "terrains K"...
En fourrant son nez où il ne devrait pas, Stefano découvre une théorie selon laquelle les endroits où ont eu lieu des contacts avec l'au-delà chargeraient leur sol de... je sais pas trop quoi, magnétisme, forces mystiques, appelez ça comme vous voudrez, en tout cas il en résulteraient que les morts enterrés en ces lieux chargés de trucmuche, les fameux Terrains K, pourraient revenir à la vie. Là.
Ce fut laborieux mais je crois que vous voyez tous où je veux en venir.


Il décide alors de mener sa propre enquête, entre hommes d'église disparus, camp de vacances désaffecté et suspect, complot dans les hautes sphères et un pompiste jovial et rondouillard... Il en faut toujours un.


Nous pourrions dès lors nous attendre à un classique film de morts-vivants mais, et c'est là que ce film mérite une bien plus grande renommée, Avati détourne astucieusement les codes (éculés) du genre pour livrer une oeuvre qui n'en est que plus efficace.
Avides de gore et de meurtres à la chaîne s'abstenir, ici très peu de sang, encore moins de crimes, le réalisateur préfère créer une ambiance anxiogène, réussir à instaurer la peur chez son spectateur même lorsqu'il filme en plein jour dans une campagne verdoyante, le tout sous un soleil de plomb... Et il y arrive le bougre !
La scène d'introduction vous met dans le bain en 30 secondes chrono, Avati soufflera ensuite le chaud et le froid tout du long, alternant les moments stressants avec ceux plus légers (notamment grâce aux personnages d'Alessandra et du pompiste) jusqu'aux dernières vingt minutes qui fichent carrément les jetons.
Le tout joliment en plus. C'est bien filmé, les décors sont bien choisis (surtout cet ancien camp de vacances délabré assez génial) et le tout est accompagné d'une bande originale excellente signée Riz Ortolani.


Que demander de plus ... ? De bons acteurs ? Banco.
Dans le rôle principal on retrouve Gabriele Lavia, un habitué des films de Dario Argento ("Les frissons de l'angoisse", "Inferno" et "Le sang des innocents) et dans celui d'Alessandra, la française Anne Canovas, récemment vu dans le film "Eva" de Kike Maillo (j'ai un p'tit doute sur l'orthographe mais on va faire avec, hein). Lavia qui porte le film sur ses épaules, il est présent dans presque toutes les scènes du film, s'en sort parfaitement et le reste du casting ne dénote pas.


Pas de bon film sans bonne fin et l'on est pas déçu. Elle peut paraître prévisible, elle l'est d'ailleurs, mais on l'attend cette fin là, je n'en souhaitais en tout cas pas une autre.


Comme quoi sans dérouler des kilomètres de boyaux on peut faire un film de morts-vivants efficace, dans un emballage très soigné qui se permet même un p'tit clin d'oeil à "Fenêtre sur cour".
Je recommande vivement ce film parce qu'après 1983, cela devient quand même ardu de tomber sur de très bons films d'horreur italiens.


Non, le Dracula d'Argento ça ne compte pas ! (ni le dernier clip d'Eros Ramazzotti, z'arrêtez oui !)

Pravda
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Qui dit 2020, dit Top 20 d'horreur

Créée

le 2 mars 2015

Critique lue 2.9K fois

25 j'aime

10 commentaires

Pravda

Écrit par

Critique lue 2.9K fois

25
10

D'autres avis sur Zeder : Les Voix de l'au-delà

Zeder : Les Voix de l'au-delà
freddyK
5

Zeder Ou Des airs de Z ??

Après avoir réalisé La Maison aux Fenêtres qui Rient en 1976 mais aussi produit et écrit Macabro en 1980, l'italien Pupi Avati poursuit dans le cinéma de genre avec Zeder qui sort en 1983. Un œuvre...

le 8 nov. 2020

7 j'aime

Zeder : Les Voix de l'au-delà
ldmnh75
6

Un film d'horreur italien comme on aime

Avec Zeder, Pupi Avati réussit à construire un film intriguant et assez effrayant. On retrouve des développements similaires au précédent film La maison aux fenêtres qui rient. Le film s'imprègne...

le 20 juil. 2021

3 j'aime

Zeder : Les Voix de l'au-delà
fairybrownie
3

J’ai (presque) rien compris

Malgré un budget qui semble être plus conséquent que ses frangins, ce film psycho-fantastique italien souffre d’un gros problème de montage. Ce qui fait qu’on ne comprend rien, ou presque. En tout...

le 12 janv. 2021

2 j'aime

Du même critique

Le Jour et la Nuit
Pravda
2

Et pourtant j'en ai vu des merdes.

Ce film, c'est l'histoire de gens qui passent leur temps à : boire, forniquer et faire des tours de montgolfière. La base, quoi. Je me disais que BHL n'étant pas le zigue le plus populaire du PMU du...

le 7 août 2014

146 j'aime

41

Plus belle la vie
Pravda
1

Plus belle la vie quand on a des gros seins

Errance hertzienne et voilà que je tombe sur… : Plus belle la vie. Série que j’ai moult fois critiqué sans jamais l’avoir regardé, et, dans un élan d’objectivité (ou de masochisme) je me décide à...

le 7 nov. 2012

130 j'aime

56

Crime et Châtiment
Pravda
10

"jeu de mot pourri ne faisant rire que son auteur et constituant un titre de critique"

Je pense que de ses trois œuvres les plus réputées (« Les frères Karamazov », « L’Idiot » et « Crime et Châtiment »), cette dernière est surement la plus accessible. Là où les digressions...

le 26 mars 2013

123 j'aime

21