Un tel film sur un sujet qui reste brulant n'a pas pu sortir sans le contrôle de la CIA ou d'une agence du Conseil National de Sécurité. Le jour où des services secrets encourageront l'information vraie et la transparence, ils ne seront plus secrets.
On peut donc se demander pourquoi, dans ce film, on nous montre les tortures pratiquées à Guantanamo, El Bougraïb, Bagram, ou autres prisons spéciales. Dans le film on nous explique que depuis l'élection d'Obama cela n'existe plus, l'administration a changé: c'est pas nous, c'était les autres. Ensuite, il n'est pas forcément mauvais de rappeler aux candidats terroristes que le chemin vers le paradis d'Allah peut être long et douloureux. Mais surtout la presse en a largement parlé, c'est de notoriété publique.
Aujourd'hui on préfère sous-traiter ce genre d'affaires à des pays amis moins regardants sur les droits de l'homme.
On remarquera aussi qu'à l'époque la presse nous avait parlé d'un informateur dans l'armée pakistanaise qui aurait donné l'adresse de Ben Laden. Ce renseignement aurait recoupé des infos anciennes et négligées. On aurait monté le système de surveillance après avoir reçu ce renseignement.
Dans le film, cet informateur n'existe pas. Cherche-t-on à protéger une source? A-t-on donné à l'époque de faux renseignements à la presse, ou est-ce aujourd'hui qu'on nous désinforme?
Il pourrait aussi s'agir d'une histoire de gros sous. Rappelons que la prime pour la localisation de Ben Laden était montée à 50 millions de dollars. Où est passé le pognon?
Kathryn Bigelow, réalise régulièrement des films sur des questions touchant à la défense nationale. Elle est surement conseillée pour ses scénarii et n'a pas intérêt à perdre la confiance des autorités. On n'a jamais rien pour rien. La contrepartie pourrait-elle être la désinformation? La dernière partie, l'assaut, une réussite très médiatisée, est probablement exacte dans les grandes lignes.
Si on ne prend pas ce film pour la vérité révélée, l'histoire de cette femme qui consacre sa vie à la traque de Ben Laden et qui se retrouve sans but une fois sa mission accomplie est une belle aventure.
Mais a-t-elle seulement existé?
Si oui, que Maya se rassure. Après Oussama Ben Laden, il y aura Abou Bakr Al Bagdahdi et d'autres encore après lui. C'est une lutte sans fin.
La crainte c'est qu'on s'habitue, qu'on se lasse...