Etonnant comme cette journée commençait pourtant chaudement et finit dans un froid des plus curieux. Bref tout ça pour dire qu'au lieu d'aller exhiber mes fiers muscles sur les plages, on a préféré s'enfermer dans un cinéma glacial pour voir Zodiac.

2h38 plus tard. Nous sortîmes. Emballé pour ma part. De toute façon c'est David Fincher, et je n'ai jamais été déçu par un de ses films, bien qu'il y ait un début à tout, mais là ce n'était pas le cas.
Donc David Fincher pour les non-cinéphiles, est le réalisateur d'Alien 3, Se7en, The Game, Fight Club entre autres.


Zodiac est un thriller inspiré de faits réels, narrant l'enquête qui visa à trouver l'identité d'un tueur en série sévissant sur la côte Ouest des Etats-Unis à la fin des années 70. Bref dit comme ça, on a tous les clichés du film de serial killer. Mais c'est sans compter la façon de filmer et de raconter du réalisateur. L'image est sublime, un taxi vu de haut, une longue contre plongée du pont de San Francisco, des détails minuscules (un inspecteur qui retire la tomate de son hamburger) mais qui portent l'intrigue. Patient. Il faut l'être, car à l'inverse d'un thriller typé action à la Se7en et ses poursuites dans les couloirs, ou sous la pluie, ici c'est de l'enquête pure et dure, à base d'articles de journaux, d'interrogatoires, de décryptage. Lent diront certains. Mais justement, à l'instar de Jack Gyllenhaal et de son obsession pour le tueur, en tant que spectateur, on se retrouve les nerfs en pelote au fil des minutes à vouloir mettre à tout prix un visage sur ce mystérieux Zodiac.

Une enquête qui s'est étalée sur plus de 20 ans. On est loin des habituels clichés du Serial Killer démasqué en 3 semaines grâce à son string à clou qu'il oublia négligemment dans un club Sado-Maso du quartier Gay de Brooklyn. On est confronté ici, à une enquête qui se trompe, qui piétine, des inspecteurs abreuvés d'informations, de pistes aussi diverses que variées, des preuves qui se font attendre, et des incertitudes.



Du côté des acteurs, c'est sobre, Jack Gyllenhaal a bien grandi depuis Donnie Darko, mais ses tourments ne se sont visiblement pas apaisés, c'est drôle , on aurait pu voir son personnage dans Zodiac comme la vie adulte qu'aurait menée Donnie.
Sinon beaucoup de personnages vus dans des séries, le docteur Green d'Urgences, le père de Jack de LOST, la partenaire de Parkman de Heroes... bref des têtes pas forcément connues mais familières.

Pour résumé, un bon film de suspens, pas de grands effets de mise en scène, de meurtres sanguinolents à base de barbelés ou d'acide, du simple et efficace, bref de l'authentique. Des faits réels, et c'est peut être ça le plus inquiétant finalement.
Petrif
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le 4 oct. 2010

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