Zombie - Le Crépuscule des morts-vivants par CVOR

1978, dix ans après l’exceptionnel film culte "La Nuit des Morts Vivants", George Romero, remet le couvert et nous propose un film apocalyptique servi par des hordes de zombies.
Il s’attaque par la même occasion à la société de consommation, lui qui aime s’engager à travers son cinéma d’horreur dans la dénonciation politique et sociale.

C’est l’un des films d’horreur les plus marquants du cinéaste, mais également l’un des plus marquants du cinéma de genre.
À l’époque, même si aujourd’hui cela peut faire sourire, ce film était le plus trash jamais sortie en salle. Censuré en France pendant de nombreuses années, aujourd’hui, vous pouvez vous le procurer sans mal en DVD ou en Blu-ray. Pour les plus anciens d’entre nous, ce film demeure une pépite. Pour les plus jeunes, il peut faire sourire. Pourtant, il faut bien remettre le film dans son époque pour en apprécier la teneur. Aujourd’hui, les zombies sont partout, au cinéma comme à la télévision, mais lors de sa sortie ce film est révolutionnaire. Jamais, le cinéma n’avait procuré de telles sensations. Terrifiant et sanguinaire, il propose un divertissement choquant, aux images insoutenables, on découvre pour la première fois, des effets spéciaux qui mettent en avant le cannibalisme avec un réalisme implacable.

Les morts consomment les vivants, les survivants eux, explosent les têtes de ces zombies assoiffés de sang, et le tout offre un spectacle aussi répugnant qu’admirable. Si ce film, tout comme son prédécesseur ("La Nuit Des Morts Vivants") n’avait pas été imaginé, et porté à l’écran, vous n’auriez certainement jamais vu naître des productions telles que "The Walking Dead". Les maquillages sont aujourd’hui dépassés, les teints bleuâtres paraissent ridicules, mais dans l’ensemble ça reste impressionnant !
Le décor du centre commercial n’est pas anodin, puisqu’il permet au cinéaste ne dénoncer le capitalisme et le matérialisme. Les humains se réfugient d’abord en son sein, pour la sécurité des lieux, mais très rapidement, on les découvre en train de faire les boutiques. Les zombies quant à eux semblent, comme il est énoncé dans l’œuvre, être attirés inconsciemment par ce lieu, certainement par des souvenirs passés, comme celui de l'instinct de consommation.

Divers montages sont disponibles en vidéo, la raison est simple, ce film italo-américain bénéficie d’un contrat de production entre George Romero et Dario Argento ("Phenomena","Suspiria") qui prévoit que les droits du film reviennent à Laurel Production pour les pays anglophones et l'ensemble du continent américain, puis à la société d'Argento partout ailleurs. Cela inclut le Director's cut et la musique.
Et c'est pourquoi, il existe trois versions du film : la version « Director's cut », un second montage américain raccourci sur la demande des distributeurs, effectué par Romero, et le montage européen, effectué par Dario Argento.
L'ambiance des différents montages est véritablement très différente. En particulier, la version européenne s'avère plus violente (effet renforcé par la musique de Goblin), la version américaine plus décalée, voire humoristique (comme souvent chez Romero).

Pour ma part, ce film de Romero se révèle être un symbole du cinéma gore, il représente l’une des œuvres phare du cinéaste et demeure un immanquable pour tous les passionnés du cinéma de zombies et d’horreur.

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