Eh bien, voilà, ça, comme animation, c'est drôlement bien. Je laisse de côté l'histoire un peu premier degré des retrouvailles entre un père débordé et sa petite fille, aux mains d'une institutrice névrosée, pour m'étaler amplement sur la qualité de l'animation. Dieu que ça bouge bien ! J'en veux pour preuve ce duel de guitare électrique à la gestuelle fluide et hautement vraisemblable, si bien observée qu'on jurerait assister à un véritable concert. Ou ces scènes de vol en skate/balai de sorcière dont la poésie n'a d'égale que la grâce. Ou je pourrais aussi disserter sur la pertinence des physionomies, à la hauteur des meilleurs Pixar. Chaque sentiment peint sur ces visages stylisés des expressions limpides qui permettent de suivre le cheminement des pensées de ces personnages virtuels, c'est quand même fortiche. Une ovation pour l'esthétique de ce film soigné, donc. Et un coup de chapeau également à la critique sociale, illustrée par une lutte larvée entre des catégories apparemment étanches : des zombies (les "working dead", bien vu) aux vampires (qui sucent le sang des autres catégories), on retrouve les différents acteurs du capitalisme libéral, ce qui donne à cette petite histoire de parc d'attraction en faillite des accents contemporains tout à fait intéressants. C'est enlevé, parfois drôle, souvent joli, toujours original... bref, la bonne soirée de la semaine. Au final, ça donne envie de se pencher sur la BD...