Zootopie
7.3
Zootopie

Long-métrage d'animation de Byron Howard, Rich Moore et Jared Bush (2016)

Je n'aime pas critiquer un Disney. Parce que Disney c'est beau, c'est drôle, c'est triste et c'est tout un tas de belles choses . Parce qu'en ressortant de la salle de cinéma qui projetait Zootopie, j'était heureux. Mais il faut bien reconnaître que le nouveau né des studios aux grandes oreilles n'est pas parfait. Loin de là. Et c'est donc avec un petit pincement au cœur et en étant conscient que ma note est trop élevée, que je commence cette critique.


Mais je vais commencer en douceur, en parlant de l'aspect technique qui est pour moi un des point les plus réussi du film. Je ne vais pas non plus trop m'attarder sur le sujet puisqu'il n'y a pas grand chose à dire. C'est juste parfait. Le visuel est magnifique, on en prend plein la vue durant tout le film. C'est foudroyant de beauté et de réalisme. Le décor est très travaillé et les couleurs s'associent parfaitement. Et surtout : chapeau aux réalisateurs, Bryon Howard et Rich Moore, qui nous offre des scènes d'aventures époustouflantes, notamment lors des courses-poursuites. Leur réalisation est sans temps morts et les effets visuels sont splendides. Bravo à eux.


Dans tous les Disney, l'humour à une place importante. Et Zootopie n'échappe pas à la règle. Avec des dialogues savoureux, des personnages hauts en couleurs et un bon nombre de références amusantes , Zootopie s'impose comme une des plus drôles production Disney. Le film possède même quelques scènes d'anthologie qui resteront longtemps gravées dans ma mémoire de cinéphile.


Les paresseux sont hilarants et revoir Flash à la fin m'a juste fait éclater de rire ! Les nombreuses références sont également savoureuse, drôle et toujours bien placée, que se soit celles sur La Reine des neiges, Les Lapins Crétins, Le parrain ou d'autres films Disney.


Et ce qui a également une place important dans chaque Disney, c'est l'émotion. Et là non plus Zootopie n'y échappe pas. La morale, malgré son classicisme, fonctionne bien et renforce le côté émotif qui est un peu trop resté en retrait à mon gout.


Maintenant, parlons des personnages. La principale protagoniste du film est Judy Hopps, une lapine persévérante et dévergondée. Son acolyte, Nick Wilde, et un renard rusé et arnaqueur. Ce duo qui fonctionne à merveille malgré sa singularité donne souvent naissance à de vifs échanges et à des phrases très drôles. Quant aux personnages secondaires, ils sont géniaux. Que se soit Flash, Bellwether, Lionheart, Clawhauser ou encore Le Chef Bogo, ils ont tous des personnalités bien définie et leur évolution tout au long du film est très travaillée (ce qui n'est pas si fréquent pour un Disney). Zootopie bénéficie donc d'un panoplie de personnages édulcorés et amusants, aux destins parfois inattendu...


Quant au doublage, on a affaire à du très bon travail. Marie Eugénie Maréchal et Alexis Victor incarnent parfaitement Judy et Nick. Tous les autres, Fred Testot, Thomas Ngijol, Xavier Fagnon, Teddy Riner et Lubna Gourion sont très convaincants. Un très bon doublage donc.


Ce qui fait aussi la force du film, c'est son univers et son décor. La ville de Zootopie est vraiment géniale, on y trouve beaucoup d'endroits plus originaux les uns que les autres. Ses monuments, son mode de fonctionnement, ses habitants, ses couleurs... Tout cela fait de Zootopie un film original et c'est ce qui le fait se démarquer des autres productions Disney.


Maintenant, il est tant d'aborder ce qui fâche. Car il n'y a pas que du bon dans Zootopie. Il y a même, et c'est avec souffrance que je l'avoue, du très mauvais. Commençons en parlant du rythme, qui est pour moi le plus gros point noir du film. J'ai eu un peu de mal avec le démarrage. Je ne saurai pas vraiment comment l'expliquer, mais j'ai ressentit un petit manque. Je pense que certaines choses auraient méritées plus d'explications, surtout dans la partie qui se passe avant l'arrivée de Judy à Zootopie. Sa famille, son entrée à l'école de police, son enfance... Tout ces éléments aurait du être beaucoup plus développés.


Autre bémol au niveau du rythme :


Après cet épilogue assez moyen donc, Judy part à Zootopie pour intégrer la police. On se rend compte qu'elle a du mal à obtenir sa place auprès de tous les autres policier, qui sont tous des males. Elle se retrouve à la circulation, où elle se contente de mettre des PV. Cette partie là est très intéressante et peut offrir une réflexion intéressante sur les femmes dans le milieu du travail. Mais c'est après que ça se gâte. Sa rencontre avec Nick n'est pas vraiment passionnante et reste quand même très prévisible. C'est dommage mais le film repart sur les chapeaux de roues une fois qu'ils se sont lancés à la recherche des animaux disparus.


L'autre bémol de Zootopie concerne le scénario. Même si je reconnais que le principe de base (placer l'histoire dans une ville entièrement peuplée d'animaux sur fond d'intrigue policière) est intéressante, c'est une autre affaire par rapport au traitement. Certains passages sont plus que prévisibles et l'intrigue est assez plate et manque d'originalité. Heureusement que les rencontres parfois inattendus que fond nos héros redonnent un bon coup de dynamisme au long-métrage.


Néanmoins, il y a quelque chose que j'ai beaucoup aimé dans le scénario :


Le twist final. Le fait Bellwether soit en faite la tête du complot m'a beaucoup surpris et je ne m'y attendais vraiment pas. Certains reprocheront le manque de charisme de Bellwether, mais ce n'est pas parce que c'est un Disney que le méchant doit forcément être génialissime. Ici, tout l'intérêt repose sur la révélation du méchant, pas sur le méchant en lui-même. Et puis il n'est pas si mauvais que ça, au contraire, et ses intentions ont le mérite d'être justifiée.


Pour terminer sur le côté négatif, je citerai juste quelques soucis au niveau de la musique, presque insignifiante, de Michael Giacchino, du montage (notamment pendant de la scène avec les paresseux, qui pourtant est très drôle mais aurais méritée d'être plus longue) et de certaines vannes qui tombent parfois à plat. Mais heureusement, tous ces petits défauts n'empêchent pas les immenses qualités artistique de Zootopie de pouvoir brille de mille feux !


Et parce que ça me tenait aussi à cœur, je vais maintenant évoquer les sous-propos que possède Zootopie. En faite je crois qu'il y a deux morale dans le film : une pour les enfants et une pour les adultes. Celle pour les enfants est tout bête, presque idiote. Mais celle pour les adultes est beaucoup plus relevée. Le film parle (entre autres) de de préjugés, de racisme ou encore de sexisme. C'est un coup de force des studios Disney, souvent critiqués pour stéréotyper leurs personnages. A la fois pédagogique et intelligent, Zootopie se démarque des autres productions Disney sur ce point là.


Pour finir sur du positif, je vais revenir sur la musique du film, qui est un point qui m'a beaucoup plus. Bien que, comme cela a été dit au dessus, La BO ne soit pas géniale en elle même, j'ai adoré la chanson de Shakira, Try Everything. On ne l'entend qu'a deux reprise, mais à chaque fois elle fait le même effet. Elle est à la fois entrainante, puissante et reste longtemps dans la tête. Elle apporte une certaine profondeur émotionnelle non déplaisante. Une vraie perle !


En résumé, je dirais que mon ressentit est positif. Malgré son scénario faiblard, un rythme peu soutenu et beaucoup de facilités, Zootopie est à voir pour la réalisation maîtrisée et impressionnante de Byron Howard et Rich Moore, pour ses personnages réussis, pour son humour et pour la grande dose d'émotion qu'il arrive à transmettre. J'ai mis 8, ça vaut 7. Mais peu importe, quand je suis ressorti de la salle, j'avais des étoiles plein les yeux. Et j'étais heureux.

Ratou
8
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Créée

le 20 févr. 2016

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