Zu représente à mes yeux la quintessence même du cinéma HK, un fantastique mélange dynamité de tout ce que l'on aime y puiser : les arts martiaux, l'humour, l'honneur, le charme, la relation maître/élève, le rythme frénétique, les combats aériens, la folie créative, graphique, photographique, la folie tout court, voire la folie d'un rêve. Tout va si vite dans Zu que jamais je n'ai eu autant l'impression de traverser un rêve dans son sens le plus émotionnel et mystique, enchaînant les scènes fantastiques à un rythme effréné, passant d'une grotte sans haut ni bas au sommet d'une montagne sacrée en un clignement de paupières. Le sol, la terre et le ciel ne font plus qu'un, l'espace est chamboulé, minimal pour mieux se révéler infini.

Tout dans Zu est intimement imbriqué et ce qui peut paraître bordélique se structure pourtant suivant les règles immuables du wu xia pian fantastique, le plus vieux genre du cinéma HK, un parcours initiatique complet d'un jeune héros presque ordinaire jeté au milieu de guerriers imaginaires en quête d'une arme fatale convoitée par tous et souvent cachée au fond d'une grotte. Genre toujours extrêmement nerveux où les personnages sont nombreux et bavards, Tsui Hark passe une étape décisive en filmant à la fois l'espace, les personnages et l'action en collisions permanentes, comme si chaque scène était l'occasion de nous jeter quelque chose à la figure.

Des effets tocs mais des idées folles, un génie artisanal de tous les instants qui compense ses faiblesses matérielles par le génie visuel de Tsui hark (cf un drap et quatre monticules de polystyrène et je vous fais une scène d'apparition de fantôme super classe).

Le final quant à lui, très spécial, accuse objectivement les années contrairement au reste, mais clôt pourtant de la plus folle des manières une histoire qui l'est tout autant.

Du grand spectacle enfantin et merveilleux, sombre et méditatif, lumineux et explosif, dramatique et drôle, une ambiance inoubliable, des acteurs à 200% de leur énergie et une Brigitte Lin dont le charme dans Zu pulvérise toute concurrence possible, le top, la claque énorme, le délire martial fantastique par excellence.

Une démonstration de Tsui Hark, sa bible comme il le dit lui même, car Zu est un tel concentré d'idées, visuelles avant tout, qu'il pourra y revenir jusqu'à la fin de ses jours.

Vous l'aurez compris, une critique très objective pour un voyage ultime à vivre et surtout à revivre.
drélium
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le 7 oct. 2010

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drélium

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