Tournicotons les zébulons
Je vais faire hurler dans les chaumières vu le statut culte que se trimbale Zu mais j'ai eu un peu de mal à aller au bout. La fin sous ecsta envahie d'effets visuels bien in your face a presque réussi à me coller une migraine ophtalmique, c'est dire. Je suis client généralement des combats surcablés, ça ne me dérange pas spécialement, mais il y a un moment, il faut quand même laisser redescendre sur terre les mecs qui sont censés jouer de la tatane. Là pour moi les combats sont si foutraques que je n'ai pu y trouver un quelconque plaisir.
Pourtant, Zu a beaucoup de choses pour lui, à savoir un sens de l'expérimentation insolent qui force le respect ainsi qu'un jusqu'au boutisme dans l'image assez surprenant. Il est également porté par des acteurs qui savent communiquer le plaisir qu'ils ont à tourner (au sens propre et au sens figuré les salauds !). Et puis il y a Brigitte Lin, rien que pour elle je pourrais mentir dans ces lignes en clamant haut et fort que Zu est un film parfait. Mais il faut savoir faire fi de ses sentiments et être impartial. J'ai beaucoup trop subi les pirouettes interminables de ces chevaliers en quête de l'épée magique ultime. Pour moi, Tsui Hark y va un peu trop fort pour le coup, j'ai eu du mal à trouver un réel intérêt à son histoire de yin et de yang portés par la force, et j'ai totalement décroché du film dans son dernier acte, quand il fait voler les deux disciples dans des gros éclairs lumineux sur fond noir. C'est couillu, mais un peu trop optimiste à mon goût.
En bref, je comprends qu'on puisse prendre son panard devant Zu, mais il est un peu too much pour moi. Je préfère finalement le Tsui Hark qui garde un peu plus les pieds sur terre en laissant au placard les néons criards et les pétards lumineux. En somme je laisse les samouraïs sur ressorts aux biatchs invétérées du petit barbichu, et sans remords :D