Un casting international pour un film français. Et un sujet diablement passionnant. Dans un pays encore marqué par l'Apartheid, le meurtre sauvage de cette adolescente n'est que l'arbre qui cache la forêt. Deux policiers aidés par une de leur collègue férue d'informatique vont enquêter et débusquer un fameux lièvre.
Ou quand les coupables d'hier sont les responsables d'aujourd'hui. Mais où est la justice ? Comment enfin l'appliquer ? Pourquoi les puissants arrivent-ils à s'en sortir à chaque fois ? Ils auront tout le loisir de s'interroger.
Dès que je les ai vus, à travers leur regard, j'ai senti qu'ils savaient qu'ils risquaient de ne pas s'en sortir. Que c'était un voyage en aller simple. Qu'ils allaient se perdre quelque part au milieu de toute cette inhumanité. Cette drogue qui gangrènent les rues. Ces enfants qui disparaissent et dont personne ne se soucie. La pauvreté, je n'en parle même pas.
Entre les doutes, les interrogations, la culpabilité de ces deux flics (l'un souffre encore des sévices subis quand il était enfant, l'autre finit par prendre conscience qu'il a été un mauvais mari et un mauvais père), leur impossibilité à avoir des relations normales avec une femme, des scènes d'action fulgurantes (et attention, c'est parfois très violent), je ne me suis pas ennuyé une seule seconde. Le constat est sombre et il faudra encore beaucoup de temps à l'Afrique du Sud pour voir ses vieux démons disparaître.