Glorification of violence ?
Je ne peux m'empêcher de juxtaposer ce film à l'Impasse, vu relativement récemment.
Mêmes enjeux, morale similaire.
Pour les mêmes raisons, je l'ai adoré et détesté.
D'autre part, je me suis rendu compte en cours de visionnage que je l'avais déjà vu finalement, certaines scènes (celle de l'escalier notamment) ne pouvant que difficilement être confondues avec un autre j'ai dû me rendre à l'évidence.
C'est pourquoi je ne ferai pas cette remarque qui m'est venue à l'esprit du côté très prévisible.
Je crois que ,si en tant que spectateur blasé on peut faire un peu de méta-lecture de l'intrigue et soupçonner certaines choses, pour d'autres le glissement est suffisamment subtil pour surprendre en première lecture.
Je reste vague à dessein ici, bien sûr.
History of Violence traite bien sûr de violence, mais aussi de rédemption, de folie, de la banalisation de cette violence et de son escalade pour préserver son idéal de vie.
Des thèmes finalement chers à Cronenberg, et on retrouvera ici invariablement son goût pour le descriptif, les explosions de sang et de tripes.
Cela sert en partie le propos mais je dois avouer que ça m'a laissé dubitatif sur certains plans. Un peu à l'image du ressenti face à Drive quoi, lui aussi assez esthétique mais lui aussi assez soudainement et gratuitement gore.
Bref.
Viggo Mortensen campe à merveille cet être sans histoires mais pour autant énigmatique qu'est Tom Stall, et comment une réaction impulsive suite à un braquage va le propulser dans un quiproquo des plus troublants.
Le réal appuie là où ça fait mal, puisqu'implicitement il pose la question de ces gens qui, légitime défense ou non, sont traités en héros pour avoir tué un autre être humain.
De fait, nous ne verrons rien d'éventuels démêlés judiciaires que Tom aurait dû affronter.
Bien sûr le spectateur n'est pas stupide et peut supposer l'indulgence d'un juge dans ce genre de cas de figure.
Pour autant, le choix de passer la chose intégralement sous silence entretien un malaise qui s'infiltre insidieusement à mesure qu'avance le film, et faisant fi des quelques critiques exprimées ci-avant, contribue à transformer History of violence en une oeuvre excellente, une réflexion très acide et juste sur les errements de la société, et pas seulement américaine.
Et sur la famille.
Je pense sincèrement que la trame principale n'est bien qu'un prétexte.
C'est accompli avec brio.