Bigelow a le tort de présenter son film comme un pamphlet anti-nucléaire. Oui certes, c'est son message et il le porte correctement, enfin WarGames faisait déjà au moins aussi bien en 1983 et par le détour d'une vraie fictionnalisation hollwyoodienne, s'autorisant des moments presque enfantins à la manière d'un pré-Ferry's Bueller, jouant pleinement la carte de l'intrigue en trois actes la plus académique, et pourtant d'une efficacité politique qui ne démérite pas face à A House of Dynamite - et c'est curieux à dire, mais il y avait plus d'authenticité chez Broderick que chez l'essentiel du casting de ce blockbuster, à commencer par un Elba dont je n'aurais même pas été capable de penser qu'il porterait le segment le plus faible, peut-être précisément parce que là, on voit le rôle, on voit une tentative de commencer à raconter quelque chose. A House of Dynamite est avant tout une démonstration de force cinématographique, un exercice de mise sous tension permanente d'un spectatorat qui pourtant a très vite compris où on allait, qui sait ce qui se passe et ce qui va se passer, et qui est pourtant complètement happé par la manière dont la réalisatrice filme, monte, dirige, sonorise chaque plan, et là, elle est vraiment admirable.
7,5/10