Je suis allée voir ce film car j'ai un gros faible pour les ambiances british à l'eau de rose (merci Hugh Grant et Colin Firth)... mais là, j'en suis sortie mitigée. Ce film est adapté du dernier roman de Julian Barnes, "Une fille, qui danse", que je n'ai pas lu (titre étrange d'ailleurs quand on voit la fille en question, qui n'aime pas danser, danser une seule fois dans le film, et sous la contrainte !).
Pourtant, j'ai beaucoup aimé le personnage principal, incarné par Jim Broadbent, que j'ai trouvé très attachant. Il incarne un divorcé désinvolte et quelque peu rigide, habitué à sa solitude et qui ne fait pas beaucoup d'efforts pour être aimable (avec ses proches comme avec les inconnus qu'il est amené à cotoyer). Sa fille a par ailleurs décidé de faire un bébé toute seule (incarnée par Michelle Dockery, de "Downton Abbey", impeccable elle aussi) et il va l'assister maladroitement.
Un beau matin, il reçoit une lettre l'informant qu'il a hérité du journal intime de son meilleur ami de lycée, Adrian Finn (que lui a légué la mère de son ex-petite amie de lycée, Veronica Ford). A partir de là, tenant à récupérer son dû coûte que coûte, on va plonger dans les souvenirs de Tony Webster et découvrir ce qu'il s'est passé à cette époque-là. Tony va donc recontacter Veronica Ford, incarnée par Charlotte Rampling, d'une retenue glaçante, et remuer le passé : peu disposée à renouer, elle lui montrera une lettre écrite de sa main à lui quelque 40 années plus tôt...


Et alors là, déception, on apprend en fait que lui et sa copine n'étaient pas vraiment amoureux (ils n'ont jamais couché ensemble) ; d'ailleurs peu de temps après, Veronica sortira avec le fameux Adrian Finn... Suite à cette trahison, Tony avait envoyé une lettre aux principaux intéressés les maudissant eux et leur future progéniture...
Puis on apprend qu'un fils est né de l'union entre Adrian Finn et la mère de Veronica (oui oui), garçon handicapé mental, pris en charge par sa soeur (Charlotte Rampling, donc). Adrian se suicidera quelque temps après.


Je pense que je suis passée complètement à côté du propos du film, qui n'est pas de nous tirer le maximum de larmes et de nous illusionner sur la nature humaine mais plutôt de nous montrer comment nous nous construisons nos propres souvenirs aux dépens de la réalité, pour nous protéger...

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le 17 avr. 2018

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