le 3 oct. 2025
Un homme précaire
Quand il s’agit de parler de l’air du temps qu’il fait, Valérie Donzelli se montre en général inspirée et c’est bien le cas avec À pied d’œuvre. Nous voici en présence d’un homme qui a choisi...
SensCritique a changé. On vous dit tout ici.
Il y a des cinéastes avec qui on a beau essayer mais cela ne fonctionne pas. On n’accroche pas à leurs univers, à leurs histoires ou encore à leur façon de mettre en scène. Et on ne peut pas dire que c’est une tête ou un faciès qui ne nous revient pas puisque c’est toujours un plaisir de voir la charmante Valérie Donzelli devant la caméra, comme dans le récent « Les Musiciens ». Même le film qui l’a révélée en tant que réalisatrice à Cannes qui était son second, « La guerre est déclarée », ne nous avait pas particulièrement emporté malgré l’engouement général. Les suivants c’était pire, de « Main dans la main » à « Marguerite et Julien ». En général, pas que l’on déteste ses créations mais on est rarement emballé par les emphases ou les petites fantaisies qu’elle y distille. C’est davantage de l’insensibilité à une sensibilité qu’autre chose. Pareillement, lorsqu’elle traite la masculinité toxique dans « L’Amour et les forêts », le résultat nous est apparu tiède et peu avenant, à contrario de l’avis général. Parfois, il ne faut pas insister mais la voir s’emparer d’un roman à tendance sociale sur la précarité augurait peut-être d’un virage bénéfique pour notre adhésion envers son cinéma. Sauf qu’encore une fois, cela n’a pas vraiment été le cas. Et qu’encore une fois, « À pied d’œuvre » n’est pas à proprement parler un mauvais film, juste un long-métrage qui nous laisse de marbre et nous a presque fait glisser dans une certaine torpeur.
Le livre de Franck Courtès était autobiographique. Il racontait le lent glissement qu’il a vécu après son divorce de la vie de bourgeois vers une certaine forme de précarité. Photographe de métier, il a tout quitté pour devenir écrivain mais sa rupture l’a mis dans une position financière délicate. Il va alors connaître les petits boulots de dépannage où il va rencontrer une foultitude de gens et de situations qui vont garnir sa mémoire et son imaginaire et ainsi que lui permettre d’écrire ledit livre. Bastien Bouillon se glisse dans la peau de l’homme et s’investit à fond dans un rôle qui semble lui aller parfaitement. Mais le problème vient d’ailleurs. Si, au début, on s’amuse de certaines de ces vignettes entre bricolage et remise en question, le tour de la question est vite fait et ce qui devait être passionnant ou légitime à l’écrit l’est peut-être beaucoup moins en images dans le cadre d’un film. « À pied d’œuvre » devient alors répétitif et peu engageant et malgré sa très courte durée, on ne parvient pas à accrocher et se passionner pour les micro-aventures de cet homme. D’autant plus que Donzelli, comme souvent, ajoute quelques touches fantaisistes qui s’accordent plutôt mal à l’ambiance et au sujet. Tout juste on retiendra un portrait de la précarité ordinaire bien senti et à quel point la bascule vers la pauvreté est soudain. Mais ce n’est pas encore le film qui nous fera aimer le cinéma de Donzelli, question de sensibilité donc probablement.
Plus de critiques cinéma sur ma page Facebook Ciné Ma Passion.
Créée
le 14 nov. 2025
Critique lue 15 fois
le 3 oct. 2025
Quand il s’agit de parler de l’air du temps qu’il fait, Valérie Donzelli se montre en général inspirée et c’est bien le cas avec À pied d’œuvre. Nous voici en présence d’un homme qui a choisi...
le 3 oct. 2025
Valérie Donzelli s'empare de l'autobiographique roman éponyme de Frank Courtès paru en 2023 pour livrer un portrait sensible d'un brillant photographe de mode qui décide d'arrêter cette profession...
le 27 oct. 2022
Si ce n’est une Cate Blanchett au-delà de toute critique et encore une fois impressionnante et monstrueuse de talent - en somme parfaite - c’est peu dire que ce film très attendu et prétendant à de...
le 15 nov. 2018
Le premier épisode était une franchement bonne surprise qui étendait l’univers du sorcier à lunettes avec intelligence et de manière plutôt jubilatoire. Une espèce de grand huit plein de nouveautés,...
le 18 oct. 2018
On se sent toujours un peu bête lorsqu’on fait partie des seuls à ne pas avoir aimé un film jugé à la quasi unanimité excellent voire proche du chef-d’œuvre, et cela par les critiques comme par une...
NOUVELLE APP MOBILE.
NOUVELLE EXPÉRIENCE.
Téléchargez l’app SensCritique, explorez, vibrez et partagez vos avis sur vos œuvres préférées.
