Désagréable de bout en bout, Affreux, sales et méchants porte son nom comme un gant mité. Et il n’en est que plus drôle. Rien ne nous est épargné par ces personnages antipathiques qui allient l’horrible et l’hideux dans une antipathie généralisée. Du trash punk qui se complaît dans sa fange dans la plus belle des irrévérences.


La cage à gamin, les branlos en scooter, la fille qui tapine, le violent vioque, les cousins incestueux, le lancer de rats : l’éventail du dégueulasse est large. Et même chez ceux qui n'ont rien, on se tuerait pour un billet.


C’est une exploration décomplexée des plus bas barreaux de l’échelle sociale, l’abandon total des laissés-pour-compte traité sans misérabilisme, avec une approche vitale et pragmatique bien italienne qui donne dans la satire mordante, celle qui emmerde ceux qui voudraient s'apitoyer.


Alors on baise, on picole, on se fout sur la gueule et on glande en attendant que ça passe. C’est la stagnation d’une classe sociale qui ne cherche pas une échappatoire car il n’y en a pas, où la fin revient au postulat initial, avec juste des morpions en plus et quelques bouches supplémentaires à nourrir.


Scola nous livre du théâtre de rue fait d’immondices et de fils de pute (c’est pas moi qui le dit, c’est leur mère).


Mais une fois qu’on s’est bien bidonné, qu’on a regarder les ordures s’amonceler les unes sur les autres et copuler à qui du cocu, qu’on a ouvert la poubelle pour y déverser la bêtise et la vilenie dans un gargarisme bien gras : on voit la petite en bottes jaunes, le ventre rebondi, et on redescend sur la réalité des bas-fonds.


On en avait presque oublié le drame social qui se cachait derrière la pantalonnade. Que si effectivement on emmerde l'apitoiement, on en oublie pas d’être humain, et de questionner le pourquoi d’une telle situation.


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le 24 juil. 2025

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Frakkazak

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