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Armadillo
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Armadillo

Documentaire de Janus Metz Pedersen (2010)

A ce qu'on dit, Armadillo aurait fait sensation au dernier Festival de Cannes, et son Grand Prix de la semaine de la critique serait amplement mérité. Ceux qui ont suivi l'évènement attendent donc avec impatience la sortie du film, qui traîne honteusement jusqu'au 15 décembre. Même sans avoir eu vent des échos ultra positifs suscités par les premières projections, on peut tout de même être curieux de voir à quoi ressemble un documentaire sur la guerre en Afghanistan. Sur un sujet aussi sensible, les autorisations de tournage ne sont pas monnaie courante et, d'un autre côté, on s'imagine mal se taper des images de JT pendant 2 heures. Alors on s'attend à découvrir enfin si la réalité ressemble vraiment à Platoon, on se demande quel est le message qui va ressortir d'une telle expérience, et, pourquoi pas, on se prépare au sarcasme en se disant que cette histoire de docu sur la guerre, c'est peut-être juste du flan.

Mais au final, on en prend surtout pour son grade, car le réalisateur Janus Metz nous présente précisément ce à quoi on ne s'attendait pas. C'est bien simple : des pans entiers de son doc ressemblent à de la fiction. Les types qu'il filme ressemblent à des personnages créés de toutes pièces (l'adjudant Rasmus avec son crâne fracturé qui a hâte de retourner au combat), la manière dont il utilise sa caméra, le choix d'un montage cut très sec et le violoncelle qui hante une bande-son obsédante achèvent de nous faire naviguer en zone trouble, à hésiter entre le rêve et la réalité. Certains détails ne trompent pas : les discussions qui ont la saveur fade et parfois involontairement romantique de la réalité, les longs silences, les regards nous assurent que rien de tout ça n'est écrit. Le réalisateur lui-même est totalement absent de son film, et il semble même être absent du camp où il a pourtant vécu pendant plusieurs mois, à filmer sans relâche les soldats. A les écouter et à les regarder sans que jamais ils ne tournent les yeux vers nous, on se retrouve presque dans une position de voyeur [...]
LeBlogDuCinéma
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le 15 déc. 2010

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