À la lecture de la biographie de Flavio Castro, la réalisatrice d'As Vitrines, qui a n'a pas grandi dans son pays natal, le Brésil, il est évident que son film est très personnel et l'on n'apprendra à quel point qu'à l'occasion du générique de fin. Cependant, le long métrage est une fiction qui s'inspire de faits réels : à Santiago du Chili, en 1973, peu après le coup d’État de Pinochet, des centaines de militants de gauche latino-américains se réfugient dans l’ambassade d’Argentine, où ils attendent un visa pour quitter le pays. La cinéaste a choisi de raconter ces journées en huis clos, à hauteur d'enfants, la plupart du temps, mais pas toujours, ce qui crée parfois une certaine confusion dans notre esprit. La violence est contenue au-dehors, mais elle est présente dans toutes les têtes, alors qu'une vie transitoire s'organise. Les jeunes héros mûrissent plus vite qu'il ne faudrait, dans ce qui ressemble pourtant, occasionnellement, à une sorte de colonie de vacances, dont personne ne connaît la date de fin. Le film ne cherche pas l'émotion à tout prix, mais la trouve, un peu tard, peut-être, générant de fait un sentiment de frustration qui entrave un peu son efficacité, sans doute entravée par un sujet qui ne s'affirme pas suffisamment.

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le 21 sept. 2025

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