L'éclat d'un chef-d'œuvre à la fois drôle, mordant et profondément émouvant.

L'adaptation du roman éponyme de Pierre Lemaitre par Albert Dupontel est bien plus qu'une simple transposition : c'est une œuvre cinématographique majestueuse qui atteint des sommets de poésie visuelle et de satire sociale. Ce film ambitieux, récompensé par de nombreux Césars, est une réussite spectaculaire qui ne laisse personne indifférent.

Une mise en scène virtuose : ​Dupontel déploie une virtuosité de la mise en scène impressionnante. Il parvient à trouver un équilibre parfait entre l'horreur des tranchées, la mélancolie des « gueules cassées » et l'énergie folle et baroque des Années folles. La caméra est inventive, le rythme soutenu, et les décors et costumes sont somptueux, faisant de chaque plan un véritable tableau. L'argent du budget se voit à l'écran, sans jamais sombrer dans l'académisme.

Un cœur poignant : ​Au-delà de l'escroquerie aux monuments aux morts qui sert de fil conducteur, le film est avant tout une magnifique histoire d'amitié et de survie. Le duo Albert Dupontel / Nahuel Pérez Biscayart est d'une justesse et d'une tendresse bouleversantes. Les masques portés par Édouard Péricourt sont à la fois terrifiants et poétiques, incarnant avec force le traumatisme indélébile de la guerre.

Satire et émotion : ​L'humour noir et décalé, marque de fabrique de Dupontel, est ici parfaitement au service d'une critique féroce de la cupidité, de la corruption et de l'hypocrisie de la société de l'après-guerre. Le jeu de Laurent Lafitte en lieutenant Pradelle, ignoble à souhait, offre un contrepoint idéal à la bonté désarmante d'Albert.

Conclusion : Au revoir là-haut est un film grandiose, qui mêle avec une fluidité déconcertante le burlesque, le dramatique et le politique. C'est une œuvre indispensable du cinéma français contemporain. On frôle la perfection : un petit bémol pourrait être mis sur l'épaisseur de l'intrigue qui nécessite une attention constante, mais la richesse de l'ensemble et l'émotion qu'il procure effacent tout. À voir absolument.

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le 25 oct. 2025

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DirtyVal

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