Avengers : L'Ère de la Punchline

Attendez un instant que mon cerveau se remette lentement de tout ce que je viens de voir... Là, voilà.

On prend les mêmes et on recommence ! Avengers : Age Of Ultron est là pour tout dégommer sur son passage, et le défi est relevé avec brio. En prétextant la menace d'un robot à l'intelligence artificielle surdéveloppée et qui a décidé d'exterminer les Avengers et le monde par la même occasion (d'une pierre deux coups tant qu'à faire), les super-héros Marvel sont de retour pour sauver l'humanité à coup de destructions de villes, explosions en tout genre, uppercuts dans la face, coup de boucliers ravageurs etc.

Certes...

Alors bon, je vais pas cracher sur ce nouvel opus des Avengers. Je ne vais pas le dénigrer complètement, parce que sa mission première est remplie : divertir. Durant plus de deux heures, et malgré quelques longueurs (cependant nécessaires, ne serait-ce que pour donner une crédibilité -toute relative- à l'histoire), Joss Whedon nous en met plein les mirettes. Et vas-y que j'attaque une base secrète de l'Hydra basée en Sokavie (oui oui, c'est un mélange de Slovaquie, République Tchèque, Ukraine, bref un pays où tous les gens sont pauvres et parlent avec un accent à couper au couteau).

Tu voudrais pas non plus foutre le bordel en Afrique, histoire que tous les pauvres du monde soient au courant de notre existence ? Avec grand paisir !

Mais...

L'Ère d'Ultron est donc similaire au premier volet : quand on cherche des noises aux super-héros, ils font pas dans la dentelle. Certes. Mais alors, s'il vous plaît. J'ai juste besoin de savoir un truc : suis-je le seul sur cette Terre à avoir passé tout le film à m'exaspérer devant les dialogues ? Non parce que les mecs, c'est pas super-héros qu'ils auraient dû faire comme job, c'est comique !
Les blagues fusent de toutes parts, tout le monde se permet sa petite joke. C'est sympa... au début. Le problème, c'est que quand tous les protagonistes s'amusent à faire leurs punchlines, ben l'effet cool recherché est remplacé par celui de la lourdeur. J'en ai eu marre. Moi qui m'extasiait devant les répliques d'Iron Man, héros anti conformiste maniant l'autodérision et le sens de la répartie avec classe, le voilà relégué au rôle de comique de service. Bref, je vais pas m'attarder plus longtemps, mais amusez vous à re-regarder le film et compter le nombre de punchlines, c'est effarant.

Le deuxième point noir, qui m'a complètement enlevé le goût savoureux qu'aurait pu avoir le film, c'est le sentimentalisme de ce dernier : quand les Avengers ne te sortent pas des réparties de la mort qui tue, ce sont des discours héroïques, manichéens et pleins de bons sentiments. Le film aurait pu s'axer autour d'un pole intéressant, celui de la confrontation entre les scientifiques (Stark et Banner) et les autres, avec un fossé qui se creuse petit à petit. Parce que désolé, mais ce volet qui était censé préparer Civil War, il me semble au final peu pertinent. A la fin, Captain America et Iron Man se font des bisous, et la confrontation entre Hulk et l'homme de fer n'a pas réellement tenu toutes ses promesses (visuellement oui, pour la suite non). Tout ça enrobé par une musique lacrymale (choeurs lancinants et violons à fond). Ah oui, le petit coup de la famille à la campagne, ça fait son petit effet aussi (on nous avait déjà fait le coup avec le dernier Transformers, à croire que les producteurs ne connaissent pas d'autres moyens de faire venir en salles l'average redneck).

Donc...

Alors voilà. Avengers : L'Ère d'Ultron n'est pas à jeter. Il est sympa à voir, apporte quelques pierres à l'impressionnant édifice qu'est en train de devenir le Marvel Cinematic Universe. Mais toute la bonne volonté du film n'efface pas son manque flagrant de qualité intrinsèque, et ne permet pas d'oublier les attentes qu'il symbolisait et qui font cruellement défaut ici.

La suite au prochain épisode !