J’ai revu ce film au cinéma afin de lui redonner une chance. Mon premier visionage m’avait laissé un goût un peu amer à l’époque.
J’avais le souvenir d’un film assez long et chiant qui ne savait pas trop où aller. Cette séance m’a prouvé que j’étais passé totalement à côté.
Le film se veut plus comme une comédie avec des moment sérieux. Avec Baisers Volés, François Truffaut surprend totalement son spectateur en faisant l’inverse de ce qu’il avait fait pour Les 400 Coups et Antoine et Colette, tout en gardant son héritage (des zooms et mouvements de caméras typiques du réalisateur, comme filmer les personnages en contreplongée dans la rue, et une scène d’intro faisant directement référence à son prédécesseur), il a, encore une fois, su filmer ses personnages en mettant en avant ces rues de Paris (un peu comme dans Cleo de 5 à 7 d’ailleurs). On sent également une inspiration d’À Bout de Souffle dans le montage (ces nombreux cuts sauvage).
L’écriture de ce Baisers Volés est brillante. On continue à suivre Antoine Doinel qui sort de l’armée avec une tel naïveté et un air tellement candide qu’on se demande si il a vraiment grandi depuis la dernière fois. Durant une grande partie du film, il se fait balader et ne prends aucune décision, il se laisse porter tout le long, et une partie de la comédie repose sur sa trop grande naïveté et gentillesse. Ce n’est que lorsqu’il rencontre Fabienne Tabard qu’il commence à prendre quelques timides décisions comme rompre son amitié avec Christine « l’amour, comme l’amitié va avec l’admiration. Hors je ne vous admire plus » les dialogues sont magnifiquement bien écrit, lors de certaines scènes banales, François Truffaut arrive à sortir des dialogues marquants (comme la lettre sur le tact et la politesse), même si c’est pas au niveau des 400 Coups et d’Antoine et Colette (il n’avait pas cette prétention ni cette envie, le côté comédie prenant le pas), ça marche très bien.
Néanmoins, il n’est pas parfait. La non introduction de Christine et autre personnage est dommage, il aurait fallu un court métrage entre Antoine et Colette et ce film je pense, mais ça ne gâche pas non plus le film, c’est juste dommage. Et j’aime beaucoup moins cette dernière partie avec SOS 99-99, je l’a trouve longue, et je ne l’a comprends pas tellement. J’ai l’impression qu’il fallait vite conclure le film, donc il a trouvé cette idée (même si banger le personnage à la fin).
En bref, lorsque je m’attendais à un film mid ou au mieux bon, mais j’ai été charmé par son humour et sa narration, je suis content de l’avoir vu en salle. Outre ces deux ou trois défaut, le film arrive à briller et à même être assez osé (comme introduire un personnage homosexuel, ce qui se faisait assez rare à l’époque).
Baisers Volés a totalement sa place dans la filmographie de cet enfant terrible du cinéma. Et dans cette saga Doinel que je considère à présent comme parfaite.