Fear him! Fear him and find us. You have to find us Bruce!

Le film que j’attendais depuis plus d’une décennie. Le film qui allait enfin concrétiser ce dont je rêvais depuis des années, à savoir créer un univers cinématographique DC sur grand écran. Le film qui pouvait prétendre détrôner l’indétrônable The Dark Knight. Le film pour lequel je n’étais plus objectif depuis deux ans. Et pourtant, le film qui se fait minutieusement descendre par les critiques, aussi bien presse que spectateurs et même fans. Du coup, c’est avec une véritable appréhension que je me suis rendu dans la salle IMAX la plus proche, avec cette volonté de rester le plus objectif possible.
Quel fut le résultat ? J’ai beau avoir essayé, j’ai beau toujours essayé ; je n’arrive pas à trouver ce film mauvais. Je n’arrive pas à le voir plus nul qu’un Batman Forever, qu’un Superman III, qu’un X-men Origins : Wolverine, qu’un X-Men : L’Affrontement final, qu’un Thor, qu’un L’Incroyable Hulk, qu’un Hulk, qu’un Daredevil, qu’un Les 4 Fantastiques et le surfeur d’argent, qu’un Iron Man 2… J’ai essayé, j’ai vraiment essayé. Mais je n’ai pas réussi. Car si Dawn of Justice n’atteint peut-être pas le niveau de la trilogie de Nolan, il n’en reste pas moins un des meilleurs films du genre sortis à ce jour, et la concrétisation d’un rêve de gosse.


Le film est dans la lignée directe de Man of Steel, le surpassant légèrement, et continue donc dans ce ton plus sombre, plus mature et plus réaliste de l’univers DC. Et tout comme MoS, DoJ continue d’embrasser, et de l’assumer complètement, le statut divin de son personnage central, Kal-El. Oui, oui, on peut y voir allégrement une référence christique, c’est même d’une évidence aberrante. Pourtant, nous le savions déjà, Jor-El le disait déjà dès le début de MoS que son fils serait considéré comme un dieu.
Superman est un dieu, il l’a toujours été et c’est ce qui a toujours fait le plus peur chez lui. Et une des répliques de Lex Luthor dans le film l’illustre parfaitement. Sans parler que les comics (et notamment l’arc dont s’inspire la dernière partie du film) ont pleinement joué dessus mais l’interprètent différemment :


même la mort ne peut pas battre Superman


. Tout est résumé là.


Dans cet univers sombre et réaliste, le film se propose de poser les bases du DC Extended Universe en présentant les différents personnages.


Le film débute donc dans le passé durant un générique court mais efficace mettant en scène l’enfance de Bruce Wayne au travers des 2 séquences déterminantes (et réussies) de sa destinée. Il s’agit d’ailleurs peut-être de la meilleure adaptation du meurtre de Thomas et Martha Wayne, d’un point de vue dramaturgie en tout cas. Que dire du seul personnage de fiction « bon » que j’idolâtre ? C’est une version qui s’inscrit pleinement dans l’univers dressé par Snyder, autrement dit un Batman encore plus sombre et réaliste qu’il ne l’est déjà, un peu teinté de surnaturel (ce qui avait grandement manqué jusqu’à présent). Pas forcément de superpouvoir, mais cette aura qui entoure le personnage et qui fait qu’un simple humain peut faire face à l’Homme d’acier.
Le personnage est une pure réussite, et si effectivement


la célèbre règle d’or est enfreinte


, on y voit une sorte d’explication donnée par Alfred dans les trailers. Cependant, on n’en a pas vraiment besoin, parce que cette nouvelle personnalité s’inscrit parfaitement dans la continuité de l’introduction et dans cet univers plus mature. Quant à la partie Bruce Wayne, elle est magistralement instaurée, notamment ce côté « usé et inquiet » qu’on peut retrouver dans l’œuvre de Miller.
Au final, la prestation de Ben Affleck est une véritable merveille. Je le savais depuis que le nom avait été annoncé et qu’ils avaient donné le ton du personnage ; mais le film me l’a confirmé à plusieurs reprises. Il n’est peut-être pas le meilleur Batman porté à l’écran, ni le meilleur Bruce Wayne. Mais il est allégrement le meilleur Batman/Bruce Wayne à ce jour. Là où les autres avaient échoué, Ben Affleck réussit à réunir les deux parties du personnage, ses deux identités, et à en faire quelque chose de sublime. On retrouve beaucoup de sa mimique dépressive qu’on lui reproche souvent, mais elle convient tellement bien au personnage que ça en devient un des points forts.
Toujours autour du Chevalier Noir, nous noterons également la meilleure incarnation d’Alfred à ce jour, profondément cynique, homme à tout faire, et pourtant fidèle allié. Aussi fan que je sois de Michael Gough ou Michael Caine, Jeremy Irons est à mon sens le premier acteur à incarner pleinement et totalement le rôle du personnage, réussissant là aussi à combiner les différentes facettes pour donner quelque chose d’extraordinaire. Peut-être le meilleur casting du film !


Lex Luthor a également droit à son introduction, après avoir été limité à de simple caméos dans MoS. C’est un personnage au final plutôt différent de celui des comics, dans le sens où il est un peu plus électron libre, essentiellement dû au jeu de Jesse Eisenberg, qui fait Jesse Eisenberg tout en s’accommandant du personnage dans cet univers. Ça déstabilise un peu au début, mais petit à petit on commence à s’y habituer et à apprécier le personnage, sur lequel déteint finalement l’atmosphère de l’univers.
C’est donc un Lex Luthor qui fera beaucoup penser au Joker de Ledger auquel on a droit ; et s’il n’atteint pas le niveau de son modèle, il n’en restera pas moins un antagoniste de choix et parfaitement dans l’esprit du personnage mégalomane que l’on connait. Seule déception à son niveau, la sous-exploitation du personnage de Mercy, qui aurait mérité mieux à mon sens (à voir dans la version longue si ça change).


Autre personnage qui a droit à son entrée, pour la première fois sur grand écran, Wonder Woman bien sûr ! Et pour le coup, sans doute le personnage qui m’a le plus convaincu parce que celui sur lequel j’étais le plus sceptique au départ (le seul point qui, selon moi, pouvait éventuellement faire foirer le film). Beaucoup de critiques soulignent que c’est l’un des rares points positifs du film. À mon sens, on est loin de la Wonder Woman que j’aurais aimé avoir sur grand écran (mais peut-être parce que c’est mon personnage féminin de comics préférée) ; on a cependant droit à une bonne incarnation, voire très bonne.
On retrouve l’esprit du personnage, son côté guerrier toujours un peu décalé à la situation mais qui réussit à nous fédérer ; Gal Gadot réussit à avoir des scènes où un certain charisme se dégage (même si ce n’est pas tout le temps). La façon dont le personnage s’intègre dans l’univers de Snyder est efficace et fonctionne très bien. Ce qu’ils ont fait autour me donne déjà envie de voir le film l’année prochaine.
Le seul hic, mais ce n’est qu’un caprice de fan, c’est qu’il manque cet aspect du personnage qui fait qu’on est subjugué par le personnage. On retrouve un peu sa mentalité, mais c’est trop timide. Y’a c’est quelques scènes charismatiques, mais c’est trop peu quand il faudrait que chacune de ses apparitions le soit. Gal Gadot fait un boulot correct, mais c’est encore loin de ce que devrait être Wonder Woman.


Reste donc les autres personnages du DCEU qui sont introduits, à savoir les autres membres de la Justice League. Et nous arrivons au premier point noir de ce film, même si ce n’est qu’un petit. À mon sens, la scène


où Diana Prince reçoit le mail de Bruce Wayne est efficace et intéressante (d’autant plus pour préparer la scène finale) ; cependant, le passage où l’on voit les vidéos sur les différents personnages


est clairement de trop.


La fin du Knightmare Dream était plus qu’efficace et suffisante pour introduire Flash


. Il y avait une autre façon d’introduire Aquaman à mon avis (d’autant plus après certains choix scénaristiques qui le laissaient penser). Quant à Cyborg…


Bon, il permet un esater-egg annonçant la suite et faisant écho au Knightmare Dream


; mais plus que pour les deux autres (qui ont le mérite d’être fun), elle est la moins efficace en plus d’être la plus longue.
Selon moi, un simple plan sur l’écran d’ordinateur avec les différents logos étaient amplement suffisant, mais je peux comprendre pourquoi ils ont voulu introduire les personnages pour poser les bases et ne pas perdre les non-lecteurs (parce que bon, dès le moment où Lex et le sénateur parlent de « méta-humains » ça a dû faire tilt dans la tête de tous les fans).


Voilà donc pour l’introduction de l’univers étendu. Mis à part le dernier point, j’ai profondément adoré le reste, c’était tout simplement génial. Contrairement à d’autres films du genre, on sent déjà que Syner et consort ont préparé l’intrigue pour les prochains films, que tout est programmé et s’inclut dans le même univers. C’est le genre de truc que j’adore, mais qui a aussi l’inconvénient de rendre le tout extrêmement fermé et qui peut s’avérer frustrant si la suite ne se confirme pas.


Si la mise en place de l’univers et l’introduction des personnages est une quasi-réussite, qu’en est-il du reste de l’histoire ? J’ai déjà parlé de l’aspect christique/divin donné à Superman, dans la continuité de MoS, mais le film ne s’arrête pas là.
Le film, du fait qu’il se positionne dans un univers mature, prend le pari d’aborder plusieurs questions de société de façon brutale. Nous avons l’aspect de la religion avec Superman, mais également celui du racisme et du terrorisme. On aborde également l’importance du pouvoir et de ses conséquences, que ce soit le pouvoir au sens super-héroïque du terme, mais également au sens moral ou gouvernemental.
Le film prend place dans un univers réel où vivent des gens, où les actions ont des conséquences, où chacun peut avoir une opinion différente d’un même idéal. Et où la symbolique joue pour beaucoup.


Je pense notamment à Lex Luthor et sa psychose sur les démons et la fameuse toile… Avec quoi on peut faire un parallèle inquiétant avec le Knightmare Dream et ce qu’il annonce (Darksied, comme je l’avais pressenti).


Le film pose également des questions sur le rôle de la justice, comment elle devrait être appliquée. Sur l’importance des liens familiaux, des symboles. De nombreux messages sont ainsi transmis, avec plus ou moins de subtilité et d’adresse ; mais qui participent au final à rendre le tout plus mature et crédible. Oui, le film prend son sujet au sérieux, peut-être trop pour certains, mais c’est dans la plus pure lignée de Man of Steel. Et c’est ce que j’adore, parce que Snyder se présente d’aborder notre réalité au travers de la question « Et si ? », et c’est ce qui rend son univers aussi intéressant.


Quant à l’histoire elle-même du film, j’ai profondément adoré. C’est une véritable réussite, et la concrétisation d’un rêve de gosse. Cependant, c’est aussi là qu’on retrouvera les principaux points faibles (mais au final peu nombreux). Tout d’abord, il y a l’inscription de *Dawn of Justice* dans la continuité du précédent, comme répercussion directe. La scène suivant le générique l’illustre parfaitement et s’avère être une véritable merveille du genre.
La suite du film s’avérera être la partie la plus intéressante, mais aussi peut-être celle à l’origine de tant de déception chez le public. Outre tout ce que je viens d’expliquer précédemment, la majeure partie du film sera un duel à distance entre les deux personnages, où chacun va tenter de prendre le dessus sur l’autre. Alors que Clark Kent essaye de couler le Chevalier Noir, Bruce Wayne va se préparer pour mettre au tapis l’Homme d’acier.

C’est là qu’intervient Lex Luthor, car il s’avère au final être le principal antagoniste des deux personnages, une sorte de troisième camp qui joue pour son propre compte. Et c’est ce qui le rend aussi intriguant. En parallèle, on a Loïs qui (comme toujours) essaye de percer le voile et découvrir la vérité, à ses risques et périls (


et oui, nous avons droit à la scène de la chute du haut d’un building… Mais que serait un film Superman sans une telle scène ?


), ou encore Wonder Woman qui semble jouer un rôle plutôt obscur.
Bref, une grande partie de DoJ s’apparente au final à une partie d’échec à 3, où les différents joueurs tentent de prendre le dessus sur les autres. Au milieu de tout ça, Superman va devoir se remettre en question sur lui-même et sur ce qu’il représente, et nous avons l’introduction de la kryptonite. C’est ce qui va nous conduire au dernier acte.


Un dernier acte qui se sépare en deux parties. La première étant ce que tout le monde attendait et qui, au final, peut-être ce qui a le plus déçu, et je peux les comprendre. Et pourtant, même si c’est peut-être le passage que j’ai le moins aimé du film, je me suis complètement régalé devant la symbolique et l’aspect iconique de ce duel de gladiateurs légendaires. Un duel qui reprend les bases de l’œuvre de Millern s’en inspire fortement dans de nombreux aspects (que ce soit dans les plans, le déroulement ou les dialogues).
C’est un duel court, mais intense, tout simplement grandiose et qui s’incorpore parfaitement dans l’esprit développé par le film. C’est une conclusion logique de tout ce qui a été fait jusqu’alors, y compris l’introduction de l’univers. Beaucoup se sont plains

du Kinghtmare Dream, et sa conclusion, qui auraient peut-être dû avoir leur place dans une scène post-générique à la Marvel…


Mais c’est justement là l’erreur : c’est parce que justement cette séquence est placée « trop tôt » dans le film (


comme le remarque Flash d’ailleurs


) qu’elle amène le climax qui s’en suit et sert, malgré Batman et Superman, les plans de Luthor. Et c’est pour ça que cette scène est si intense, si efficace et si réussie. Parce que non seulement elle met à l’écran un rêve de gosse, mais en plus elle s’inscrit dans la continuité logique de l’univers développé jusqu’à là.


Non, en fait, ce qui ne va dans cette séquence, c’est son excuse intrinsèque. Là où dans *The Dark Knight Returns*, Miller avait fait de Batman un ennemi de l’état obligeant de le gouvernement américain à faire intervenir Superman pour y mettre un terme (et donc créer l’enjeu de ce duel) ; Snyder et Goyer ont voulu s’en approcher mais se sont trouvés face à un problème important : Batman ne représentait pas une menace pour le Gouvernement.
Il fallait donc trouver une parade pour pousser Superman à vouloir affronter Batman (parce que dans l’autre sens, ça a toujours marché et ça fonctionnera toujours), et c’est là où le film sonne artificiel et maladroit.

Batman représentant une menace pour Luthor, mais étant également celui pouvant vaincre l’Homme d’acier, notre génie milliardaire se voit donc dans le besoin de pousser Kal-El à combattre le Chevalier Noir.


Mais comment prendre le dessus ? Et c’est là que l’erreur est commise. C’est là que le film arbore son plus gros point noir, son seul véritable défaut. Si important à mon sens qu’il en devient handicapant (contrairement aux autres) et lui nuit de façon visible.


Cette idée, c’est de kidnapper Martha Kent et de la menacer de la tuer.


En soit, dans les comics ou autre, c’est un procédé assez classique et courant ; mais dans l’univers sombre et réaliste de Snyder, ça semble tout droit tomber du ciel. D’autant plus que oui, comme je le disais plus haut,


les liens familiaux ont une place centrale dans l’histoire et la relation entre Martha Kent et son fils adoptif est magistralement exploité.


Cependant, la façon dont le film amène


ce kidnapping


, le présente, l’exploite… On sent quelque chose qui sonne creux. Même moi, qui était pourtant à 200% dans le film jusqu’à ce moment, j’ai eu un moment de bug « nan, sérieux, ils ont vraiment fait ça ? ». Moi qui avais l’espoir naïf que ce soit


Bruce Wayne qui soit derrière l’enlèvement


, j’avoue avoir été déconcerté.
Il y a donc ce gros point noir qui amène au duel entre les deux personnages, et qui en est également sa conclusion. Mettant ainsi en avant un parallèle que je n’avais jamais réalisé consciemment et qui pourtant renforce d’avantage la similarité entre les deux personnages. Du coup voilà, le duel lui-même est une pure réussite ; son seul défaut c’est ce qui le déclenche et le conclut. Ce qui ternit un peu l’ensemble.


Ce qui nous amène à la seconde partie, où Snyder fait de nouveau tourner les processeurs à plein régime pour créer un final d’action dantesque (sans pour autant atteindre le niveau apocalyptique de Man of Steel). C’est là qu’arrive Doomsday. Concernant le personnage lui-même, je dois avouer que j’avais déjà senti venir le truc depuis les premiers trailers. Quand on connait Luthor, quand on a lu les comics… C’était une déduction logique à faire. Du coup, en soit, ça ne m’a pas gêné.
Le combat lui-même est un pur bonheur. Non seulement il met en scène pour la première foire de l’histoire ciné la sainte Trinité DC (oui, encore une référence christique… Mais ce n’est pas un hasard si c’est aussi présent, c’est inscrit dans l’ADN même de DC), il met en scène Doomsday et se propose d’être une adaptation magistrale de l’arc comics où ce monstre apparaît pour la première fois.
Et si je dis magistrale, c’est parce que depuis toujours, je dis que si adaptation il doit y avoir dans un univers cinématographique, celle-ci ne peut exister que si elle fait intervenir la Justice League ou, à défaut, la Trinité. Parce que c’est comme cela que ça fonctionnerait dans un univers cinématographique, d’autant plus dans celui dressé par Snyder. Et le film joue justement là-dessus !
Après avoir fait une ultime référence (peut-être maladroite mais qui fonctionne) à Miller ; Dawn of Justice joue à fond là-dessus


en montrant l’impact de Doomsday sur le reste du monde. Et on voit les réactions de Batman ET de Wonder Woman, et la décision qu’ils prennent en conséquence.


Et c’est là que le film fonctionne !
Après, sur l’affrontement lui-même… Qu’est-ce qu’il y a à dire ? On parle de Doomsday ! L’affrontement est donc un affrontement logique face à ce personnage, c’est ce qu’on était en droit d’attendre comme adaptation, voire même plus. Le film prend son parti jusqu’au bout et c’est ce qui le rend si passionnant. Car on évolue malgré tout toujours dans cet univers sombre et mature, et pourtant ça fonctionne quand même parce que le ton et les thèmes de l’affrontement sont en accord avec ça.
C’est un pur régal, pratiquement du fan-service. Et c’est ce que je voulais ! Du coup oui, c’est peut-être de l’action décérébrée, mais je me suis tout simplement régalé ! Sans parler de toute la symbolique présente dans cette séquence, toujours dans la lignée du reste. Alors certes, là-aussi, la conclusion est un peu facile et maladroite, parce qu’elle est liée à une sous-intrigue dont on ne comprend pas trop l’intérêt au final (


c’est notamment là que je me serais attendu à voir Aquaman


) mais là aussi, j’attends la version longue pour un avis définitif.


Arrive donc la conclusion. Et une nouvelle fois, celle-ci est magistrale. On continue dans l’adaptation de cet arc comics (quand je dis que le film va jusqu’au bout !), on conclut l’histoire, on ouvre la voie pour la suite… Bref, une conclusion parfaite, dans le ton de l’univers, et donc le plan final nous donnera plus d’un frisson.


Concernant les autres aspects du film. J’ai déjà un peu parlé du nouveau casting. Concernant l’ancien, je n’ai pas grand-chose à dire de plus. On reste dans la même lignée que le précédent film. Ceux qui n’aimaient pas Henry Cavill ne l’aimeront pas plus. Pour ma part, ça fonctionne toujours aussi bien, même si on n’est toujours pas au niveau de l’immense Christopher Reeves. Mais comme pour Gal Gadot, ça s’inscrit parfaitement dans l’univers. Autrement, chui toujours fan de Laurence Fishburn et Amy Adams incarne une Loïs toujours aussi intrépide et intéressante.
Techniquement, c’est un film de Snyder, on est donc toujours dans la même recherche artistique, que ce soit visuel ou sonore.

Hans Zimmer reprend son travail après Man of Steel, continuant dans la même atmosphère musicale (on retrouvera de nombreux thèmes) et introduisant quelques nouveautés. Premier compositeur à avoir l’opportunité de travaillé sur le même personnage dans deux adaptations différentes, le compositeur allemand nous proposera un thème de Batman qui s’inscrit parfaitement dans l’univers de Snyder et se démarquant de celui de Nolan. Difficile de savoir lequel des deux je préfère encore ; mais à l’image de Superman et John Williams, son deuxième essai sur le Chevalier Noir ne réussira pas complètement à surpasser le travail fait par Danny Elfman.
Rapidement, décors et effets spéciaux sont toujours au top (à part peut-être Doomsday qui, sans être une mocheté sans nom, est parfois bof bof quand même). Le film mérite d’aller le voir en IMAX et en 3D. Le format IMAX est pleinement exploité dans de nombreuses scènes, donnant une impression vraiment grandiose, et l’action est suffisamment fluide pour ne pas se cramer les yeux (quoique, au 3ème rang, si, peut-être un peu). Idem pour la 3D qui, sans être la meilleure, crée parfaitement un champ de profondeur ou même le flou et l’arrière-plan sont en relief. Y’a pas de projection vers soi, mais tout est suffisamment fluide et tourné avec intelligence pour ne pas nous donner mal au crâne.
Pour ce qui est de la mise en scène… C’est un pur produit Snyder, dans ses moindres détails. Les plans sont travaillés, les couleurs, la photo et le montage exécutés avec un soin particulier. On notera de nombreuses grandes séquences que j’ai déjà citées plus haut. L’introduction, magistrale, le Kinghtmare Dream, peut-être la meilleure (en plus du premier plan-séquence tourné en IMAX), le duel entre les personnages, le combat final… Et bien sûr, toutes ces petites séquences ou plans ici et là qui cristallise la symbolique du personnage. Oui, ça peut paraître lourd, mais le film l’assume pleinement dans tous ses détails, et c’est ce que j’apprécie le plus dans l’univers de Snyder.


Au final, *Dawn of Justice* est une pure réussite à mes yeux. Meilleur que *Man of Steel* malgré ses quelques faiblesses scénaristiques, il concrétise l’univers mis en place jusqu’à présent et surtout, réussit à adapter à l’écran un rêve de gosse. Les critiques m’avaient fortement inquiété, mais force est de constater que non, je n’arrive pas à trouver ce film mauvais. Au contraire, c’est une pure merveille, un des meilleurs films du genre, surpassé uniquement par la trilogie Nolan.
Un des reproches que je pourrais lui faire concerne son titre. Je pense que c’est là une des principales erreurs du film. Bien que le duel entre les deux personnages soit un point essentiel de son histoire, le *Batman vs Superman* est clairement de trop et induit en erreur sur le contenu. C’est pour cela que depuis le départ, et depuis le début de cette critique, j’en fait référence sous le titre de *Dawn of Justice*, parce que c’est exactement ce qu’est ce film.
Pour conclure, ce film était un rêve, une sorte d’Arlésienne qui ne semblait jamais vouloir voir le jour. Finalement, Snyder a réussi son pari et à proposer un film passionnant, divertissant et magistral. Il y a exactement tout ce que je voulais dans cette suite, plus quelques bonus bienvenu. Avant, j’étais objectif sur les films DC. Mais ça, c’était avant.

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le 26 mars 2016

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