le 26 avr. 2023
Ouin-Ouin au pays de l'ennui !
Bon, pour commencer, je ne le dirai jamais assez, mais faites-vous votre propre opinion. D'autant plus que pour Beau is Afraid, c'est le genre de film qui m'apparaît comme soit on le kiffe...
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Ari Aster confirme son statut de réalisateur hors normes, comme A24 sait si bien les dénicher. Ce troisième long métrage est plus difficile d’accès que les précédents car plus personnel, plus égocentrique, moins choral et plus radical. Comme toujours avec le cinéaste, tout est résumé dans le titre. En effet, Beau Is Afraid est un film tourné du point de vue de Beau, quinqua anxieux et terrifié par le monde extérieur, si anxieux que le spectateur a des doutes sur ce qu’il voit pendant trois longues heures. Joaquin Phoenix livre une performance hallucinante en homme qui ne comprend pas son environnement, ne sait jamais comment réagir et subit plus qu’il n’est acteur de sa vie. Le film est à l’image de l’esprit du protagoniste : malade, déréglé, douloureux, proche de la folie. On suit l’odyssée d’un homme à travers cinq chapitres ayant leur identité propre mais se répondant les uns les autres car Aster a une destination en tête (tragique et stupéfiante) et, malgré les digressions qui ne font que refléter l’état du héros, trace sa route et arrive à bon port.
On a rarement été aussi décontenancé et pris en otage par un film, constamment oppressant à divers niveaux et degrés. La première partie est un film d’home invasion cinglé et parano, aux visions dystopiques glaçantes. La seconde opte pour le film d’asile où les employés sont plus dangereux, imprévisibles et fous que les patients. On passe ensuite à une vision et un voyage onirique mêlant prises de vues réelle et animation sur une vie qui s’écoule avec une mise en abyme vertigineuse et poétique. Les flash-backs et la quatrième partie relèvent du film freudien absurde et horrifique dans un environnement high tech. La dernière partie clôt par un procès une vie et une œuvre démente et subversive. Chaque partie invite le spectateur à lâcher prise. J’ai été envoûté et fasciné à chaque fois, certains ne le seront pas.
On peut reprocher au film sa durée excessive et son thème central archi rebattu – la relation mère fils conflictuelle. Néanmoins, Ari Aster manie l’absurde, le grotesque et l’horreur dans un équilibre impressionnant, qui fait autant froid dans le dos qu’il ne provoque de fous rires (la vision paternelle, la scène de dépucelage, les attitudes de certains personnages secondaires, la violence ridicule). La maitrise formelle de chaque partie, les idées géniales de montage faisant grimper la peur comme le malaise et le travail sur le son et la musique, propres au film d’horreur dans un film qui ne s’avoue pas comme tel achèvent de confirmer le talent d’Aster. Son dernier talent : choisir ses comédiens parmi ceux qu’on ne voit pas assez ou plus du tout et leur offrir des rôles incroyables : Parker Posey, Patti LuPone et Amy Ryan en tête.
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Créée
le 10 mai 2023
Critique lue 16 fois
le 26 avr. 2023
Bon, pour commencer, je ne le dirai jamais assez, mais faites-vous votre propre opinion. D'autant plus que pour Beau is Afraid, c'est le genre de film qui m'apparaît comme soit on le kiffe...
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