De la difficulté d'être gai.
Inspiré d'une histoire étant réellement arrivée au réalisateur (son père avait fait son coming-out quelques années avant son décès), Beginners est un film on ne peut plus charmant, mais parfois agaçant de par ses manies.
Le film est un mille-feuilles où chaque face renvoie Oliver face à la fin prochaine de son père et son apparente désarroi face à son homosexualité, et sa rencontre avec une jeune actrice, face à laquelle il est incapable de s'engager.
La scène de la rencontre entre Oliver et cette femme est très belle (atteinte de laryngite, cette dernière ne peut s'exprimer qu'en écrivant dans un carnet ou en appuyant sur une touche de téléphone comme seules réponses à son interlocuteur), et cette relation est touchante, car si la femme veut faire un pas, lui en fait deux en arrière, car il reste apeuré par l'échec d'anciennes relations.
Entretemps, on revoit des scènes avec ce père vieillissant mais aimant un jeune homme de l'âge son fils, assumant son homosexualité, mais qui sonne comme un nouveau départ pour lui.
Le titre est assez bien choisi, car chacun des trois personnages commence quelque chose, avec plus ou moins de difficultés.
Si les deux relations croisées sont très belles, avec un Christopher Plummer magnifique de sensiblerie (il n'a pas volé son Oscar), je me demande pourquoi la présence constante de ce chien, qui parle via des sous-titres, et qui débite de la philosophie de bas-étage ?
Ou alors ces multiples photos pour évoquer la jeunesse du père ?
C'est limite si on n'aurait pas eu Ewan McGregor la tête posée sur une vitre.
Ce dernier et Mélanie Laurent sont très bons, et je suis ravi de voir l'actrice française aussi belle, aussi spontanée, loin de l'image renfermée qu'elle donne dans d'autres films. Elle incarne pour McGregor (et pour le spectateur ?) une image radieuse de la femme qu'on a envie d'aimer.
Finalement, je garde de bonnes choses de ce film. Sans ses afféteries, il m'aurait encore plus touché, mais Christopher Plummer nous livre là une prestation exceptionnelle !
Et il symbolise que même proche de la mort, on peut vivre sa vie, avec le sourire !